C’est le monde à l’envers : ce ne sont pas les distributeurs, mais les producteurs qui accordent des remises sur le champagne. La crise sanitaire a provoqué une surproduction de quelque 100 millions de bouteilles, soit un tiers de la production.
Pas de bulles dans la bulle
On pouvait s’y attendre : la crise sanitaire a provoqué un effondrement des ventes de champagne. L’horeca est fermé, les fêtes sont interdites et les bulles autorisées sont un peu trop petites pour permettre la consommation massive de bulles… Conséquence : quelque 100 millions de bouteilles de champagne attendent preneurs. C’est la moitié de la production annuelle totale qui reste ainsi sur les bras des producteurs.
Il en résulte ainsi des scènes inédites dans les magasins belges : dans certains supermarchés, on trouve déjà du « vrai » champagne à moins de 10 euros. Et pour une fois, ce n’est pas le résultat de négociations à couteaux tirés entre les grandes enseignes et les producteurs, mais le souhait des producteurs de champagne eux-mêmes. Ils doivent en effet faire de la place pour la nouvelle récolte, et les champagnes (moins chers) ne se conservent pas très bien.
« On peut s’attendre prochainement à une guerre des prix dans les supermarchés, la pandémie ayant provoqué un effondrement du marché du champagne », a expliqué l’œnologue Alain Bloeykens au Nieuwsblad. Il pense même que les consommateurs vont constituer des réserves du champagne. Tous les producteurs ne bradent cependant pas leur production : les plus grandes maisons de champagne comme Veuve-Clicquot et Moët & Chandon, filiales de LVMH, sont très jalouses de leur image exclusive (y compris en matière de prix). Même si pour Alain Bloeykens, elles ne pourront échapper à quelques coups promotionnels pendant les fêtes.