Les prix des denrées alimentaires baissent à peine. Testachats soupçonne les supermarchés de « greedflation », même si leurs marges sont les plus faibles depuis trente ans, selon Comeos.
Greedflation après tout ?
En juin, les denrées alimentaires étaient encore 17 % plus chères en moyenne dans les supermarchés qu’un an plus tôt. Les prix restent donc supérieurs à l’inflation, alors que les prix de nombreux produits de base sont en baisse depuis un certain temps. Selon Testachats, les légumes coûteraient même un tiers de plus aujourd’hui qu’à la même période l’année dernière.
L’organisation de consommateurs se tourne donc vers les autorités belges de la concurrence : celles-ci devraient ouvrir une enquête, selon elle. « Les prix des supermarchés augmentent très rapidement lorsque les prix de gros augmentent sur le marché international, mais dans le sens inverse, cela ne se produit pratiquement pas, et très lentement, » explique Laura Clays de Testachats à GVA.
Plus que les matières premières
Il y a un mois, le Bureau fédéral du Plan et la Banque nationale ne voyaient pourtant aucun signe clair d’inflation disproportionée. La fédération professionnelle Comeos défend également les supermarchés. Au contraire, leurs marges sont actuellement historiquement basses, répond l’organisation à RTL. Ils sont dans la pire situation depuis 30 ans, avec des marges aussi basses que 1,29%. Les prix ne sont donc pas uniquement déterminés par le coût des matières premières. Les coûts d’achat et de transport, les salaires, les emballages, les loyers, l’énergie et les taxes augmentent également les coûts.
La secrétaire d’État à la protection des consommateurs, Alexia Bertrand, a déclaré qu’elle suivrait de près l’évolution des prix. Les analyses montreront si des mesures sont nécessaires, bien que la politicienne libérale se garde contre des interventions « qui faussent le marché ». Tout acteur de la chaîne alimentaire pourrait ainsi être mis sous pression, prévient-elle également, en faisant subtilement référence à l’appel du ministre fédéral de l’économie, Dermagne. Ce dernier veut voir les prix baisser d’ici la mi-juillet et menace de publier les noms des producteurs qui refusent de coopérer.