L’autorité australienne de la concurrence s’oppose à l’acquisition des activités locales d’AB InBev par l’acteur japonais Asahi car elle pourrait compromettre la libre concurrence sur le marché du cidre.
Échec de l’introduction en bourse
L’été dernier, le groupe japonais de boissons Asahi a repris le groupe brassicole australien Carlton & United Breweries pour dix milliards d’euros à AB InBev. La vente de CUB était intervenue une semaine seulement après l’annulation par AB InBev de l’introduction en bourse de sa filiale asiatique. Finalement, l’introduction en bourse des autres activités s’est déroulée avec succès. Toutefois, il est possible que l’accord de l’été soit maintenant remis en question, car la Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC) craint que la libre concurrence sur le marché du cidre ne soit compromise.
« Le projet d’acquisition réunirait les deux plus grands producteurs de cidre sur un marché déjà très concentré. Les marques Somersby, Strongbow, Mercury et Bulmers, avec une part de marché cumulée d’environ 66 %, appartiendraient toutes à la même entreprise. Nous craignons que l’opération n’entraîne une hausse des prix du cidre » a déclaré le dirigeant de l’ACCC, Rod Sims, selon le journal de Tijd. Asahi considère que le cidre et la bière appartiennent au même marché, mais l’ACCC n’est pas de cet avis : pour elle, les bières réalisées à base de pommes appartiennent à un marché distinct parce que « les buveurs de cidre ne sont pas nécessairement des buveurs de bière ».
Un rejet de l’accord avec Asahi serait un coup dur pour les comptes d’AB InBev. Ene effet, depuis la reprise de SABMiller le géant de la bière est accablé d’une énorme dette. Ainsi, le montant de la cession, s’élevant à environ dix milliards d’euros, tomberait à point nommé pour le géant louvaniste de la bière. Mais il faudra attendre fin mars 2020 pour connaitre la décision finale de l’ACCC.