« Moules Bio Premium »
Hier Carrefour lançait la vente de Moules Bio Premium, selon ses propres dires « les seules moules d’élevage à plat biologiques, cultivées dans des eaux limpides le long des côtes irlandaises. Pour obtenir ce label, l’éleveur doit respecter un cahier des charges très strict et démontrer notamment que les mollusques ont été élevés et cultivés dans le plus grand respect de la nature à chaque phase de la production », commente Caroline Hanssens, Group Manager Sea Products chez Carrefour.
Ainsi les éleveurs doivent pouvoir prouver non seulement qu’ils limitent au minimum l’impact écologique de la mytiliculture, mais également que leur processus de production durable offre le maximum de garanties d’exploitation pour les générations futures. « En ne perturbant pas l’équilibre naturel, en renouvelant les parcs en permanence et en utilisant des navires et des emballages non polluants », explique Carrefour.
« Des moules bio ? Quelle absurdité ! »
Tout ceci suscite la colère des éleveurs de moules zélandais. « Une moule bio ? Quelle absurdité !” s’exclame Jos van Damme, éleveur de moules, dans le journal Het Nieuwsblad. « Toutes les moules sont bio ? Elles proviennent de la nature et on les vend. Point à la ligne. A présent ils ont l’air d’insinuer que nos moules ne seraient pas écologiques, alors que nous les cultivons exactement de la même manière. Les bateaux qu’ils utilisent là-bas sont les mêmes qu’ici, tout comme les emballages. C’est une tactique de vente, ni plus ni moins. »
Hans van Geesbergen de la fédération des mytiliculteurs néerlandais indique que les moules zélandaises ont obtenu l’année dernière le label international MSC de pêche durable : « Cela me semble tout de même la meilleure preuve que nous agissons de manière écologique. Tout le monde a le droit de vendre son produit de manière originale, mais pas au détriment des autres. »
Une tempête dans un verre d’eau (de mer)
Krijn Verwijs, l’entreprise néerlandaise qui livre les moules bio à Carrefour, indique qu’il n’est nullement question de nuire à l’image des moules zélandaises. « Ce label ne signifie pas que les moules irlandaises sont meilleures », explique Danielle Westerweel. « Nous vendons aussi des moules zélandaises, cela jouerait en notre désavantage. Nous voulons tout simplement mettre en avant le procédé écologique et celui-ci est en partie différent du procédé néerlandais. »
Traduction : Marie-Noëlle Masure