Le distributeur français Carrefour a élaboré un plan pour redynamiser ses hypermarchés, notamment par l’intégration d’espaces outlet et de rayons bios dans les magasins, dont la surface sera pourtant réduite.
Céder la surface superflue
Carrefour veut faire de l’hypermarché et son écosystème – comprenez : les enseignes et chaînes attenantes – « un véritable lieu de vie ». C’est ainsi qu’Alain Rabec, responsable des hypermarchés en France, résume le nouveau plan redressement des hypers dans le journal Le Figaro. 100.000 m², soit 5% de la surface de vente totale, sera destinée à une autre fonction.
Dans un premier temps les surfaces de vente seront « réallouées », avec notamment des espaces outlet pour écouler les invendus des rayons vêtements, électronique et autres produits non-food. Ce réagencement se fera au détriment d’une partie de l’offre permanente, mais devrait en contrepartie stimuler le trafic en magasin et le chiffre d’affaires par m². D’ici fin 2018 une douzaine d’hypers en France seront dotés d’un département outlet.
L’objectif est également de céder la surface superflue aux galeries attenantes, dont 50% sont gérés par la foncière de Carrefour, Carmila. Le groupe aura donc la liberté de chercher les locataires appropriés. Ainsi un millier de m² environ seront convertis en point de vente Promocash, chaîne de gros alimentaire du groupe.
Drives hybrides et points de retour
Les espaces de stockage des hypermarchés feront également l’objet d’une optimalisation : depuis fin 2017 Carrefour teste des drives hybrides, qui permettent de traiter le double de commandes en ligne. En réduisant de 20 à 30% le temps de préparation des commandes internet, il est possible désormais de préparer 300 commandes par jour.
L’omnicanal est en effet l’un des fers de lance du plan de transformation d’ici 2020, y compris pour les hypers : à l’avenir tous les hypermarchés feront office non seulement de points de retrait, mais également de points de retour. D’ici 2018 le retrait de colis endéans les deux heures sera possible dans certains magasins, et à terme dans tous les magasins. « Nos magasins sont le socle de notre stratégie omnicanale », souligne Rabec.
Du sur mesure local plutôt qu’un concept uniforme
En ce qui concerne l’alimentaire, l’accent se situera sur les catégories du frais, notamment au rayon boucherie et boulangerie. L’assortiment de produits bios et locaux sera élargi. A l’avenir chaque point de vente disposera de son propre rayon bio, parfois même il s’agira d’un véritable shop-in-shop.
A noter que ces plans concernent uniquement les hypermarchés français. Reste à voir si ces éléments seront appliqués en Belgique et ailleurs. En France aussi Carrefour préfère le sur mesure local plutôt qu’un concept uniforme : dans cette approche un rôle important incombera aux directeurs de magasin, qui devront évaluer les besoins locaux. Le retailer cherchera également à attirer des exploitants indépendants pour les magasins peu performants, comme c’est déjà le cas pour cinq hypermarchés.
Abandon du sponsoring sportif
Le distributeur annonce également qu’il renonce au sponsoring du Tour de France et de la Fédération française de football, dont il était pourtant le sponsor officiel depuis respectivement 1993 et 1998 : en 2019 Carrefour mettra fin à tous les contrats de sponsoring. A l’avenir le groupe sponsorisera uniquement des événements liés au food et au retail.