Ahold Delhaize a poursuivi sa belle croissance au cours du dernier trimestre, bien que les grèves chez Delhaize aient pesé sur les ventes et les bénéfices en Europe. Les Belges ont causé (en partie) une baisse de la marge d’exploitation.
Les grèves pèsent sur le bénéfice Européen
L’inflation reste un défi, insiste le CEO Frans Muller en annonçant les résultats trimestriels. Pourtant, Ahold Delhaize semble avoir d’autres maux de tête. La marge d’exploitation sous-jacente a atteint 4 %, soit 20 points de base (0,02 %) de moins qu’il y a un an. Les États-Unis, pays important, ont toutefois enregistré une forte croissance des bénéfices.
La situation est moins bonne en Europe, où le bénéfice d’exploitation a chuté de 21,2 % pour s’établir à 202 millions d’euros. Natalie Knight, directrice financière démissionnaire, évoque l’augmentation des coûts en Europe, en particulier les prix de l’énergie, mais aussi la grève chez Delhaize. Ahold Delhaize veut franchiser ses 128 magasins Delhaize en Belgique, ce qui provoque de nombreuses protestations de la part des syndicats. Si l’on exclut l’impact de l’augmentation des coûts de l’énergie et des grèves, les marges d’exploitation sous-jacentes auraient été légèrement supérieures à celles de l’année dernière.
1,6 point de pourcentage de chiffre d’affaires manqué
Le chiffre d’affaires aurait été encore plus élevé sans les grèves. Le chiffre d’affaires du groupe a augmenté de 6,3 % au cours du trimestre pour atteindre 21,6 milliards d’euros, une croissance bien supportée par les États-Unis (6,2 %) et l’Europe (6,1 %). Sans les grèves en Belgique, les ventes comparables européennes auraient toutefois augmenté de 7,7%, reconnaît Frans Muller. Petercam a estimé les ventes manquées à 100 millions d’euros, Ahold Delhaize lui-même ne donne pas de chiffres exacts.
Les ventes nettes en ligne ont augmenté de 5,9 % au cours du trimestre, toujours grâce aux États-Unis (11,9 %), où les consommateurs commandent de plus en plus leurs courses en ligne. En Europe, Ahold Delhaize a vendu pour 1,8 milliard d’euros par le biais du commerce électronique, soit une croissance modeste de 2,5 %. Pourtant, le commerce électronique est déjà plus important en Europe qu’aux États-Unis et il y a une explication à cela : Bol.com.
Bol.com retrouve la croissance
Depuis le boom suite au Covid, Bol.com a connu un certain marasme, même si le grand magasin en ligne renoue aujourd’hui avec la croissance. La plateforme a vendu pour 1,3 milliard d’euros de produits au dernier trimestre, soit une hausse de 1,2 % par rapport à l’année dernière et une amélioration de son taux de croissance par rapport au quatrième trimestre 2022.
« Maintenant que nous avons dépassé les comparaisons difficiles de COVID, nous nous attendons à ce que les taux de croissance s’améliorent de manière significative à l’avenir, » déclare la société. Entre autres, la plateforme mise fortement sur la publicité (+13 %) et les services logistiques pour augmenter ses revenus.
Pour le reste de l’année, Ahold Delhaize s’en tient à ses prévisions antérieures de bénéfices stables. L’entreprise reste également fidèle à son projet de rendre tous les supermarchés Delhaize indépendants. Muller a réaffirmé ces projets, qu’il a qualifiés de « courageux ». Bien que cela « demande beaucoup de courage et soit perturbant à court terme, je suis convaincu que ces mesures assureront également le succès à long terme de nos marques, pour le bénéfice de toutes nos parties prenantes ».