Mauvaise journée pour Ahold Delhaize : les fabricants de marques en Belgique et aux Pays-Bas ont porté plainte contre le groupe fusionné suite aux réductions exigées. De plus un procès intenté par les franchisés néerlandais compromet le franchising.
« Ahold Delhaize exige trop de réductions »
Le BABM, la fédération faîtière des fabricants de marques, estiment que les réductions exigées par Ahold Delhaize depuis la fusion entre les deux chaînes de supermarchés, sont inadmissibles. L’entité fusionnée demande à ses cent principaux fournisseurs de diminuer leurs prix, étant donné que la nouvelle entreprise est désormais plus grande et joue donc un rôle plus important sur le marché. De plus Ahold Delhaize réclame des réductions rétroactivement pour la période avant la fusion. Précisons que la plainte a été déposée auprès de la Supply Chain Initiative, un organe de concertation, dont font partie notamment le Boerenbond, les chaînes de supermarchés et le fabricants.
Même scénario aux Pays-Bas, où la FNLI (fédération néerlandaise de l’industrie alimentaire), le pendant néerlandais du BABM, a porté plainte auprès du Stuurgroep Eerlijke Handelspraktijken (conseil consultatif pour des pratiques commerciales équitables), afin de s’opposer aux exigences d’Ahold Delhaize.
Albert Heijn craint la fin du franchising
Par ailleurs aujourd’hui Albert Heijn, dans le cadre d’un procès entre la maison-mère et les franchisés, a fait part de ses craintes concernant l’avenir du franchising au sein de la chaîne, si les franchiseurs obtiennent gain de cause. En effet, ces derniers exigent une lourde indemnisation, car selon eux Albert Heijn durant des années aurait eu recours à certains stratagèmes de façon à ce que les entrepreneurs indépendants paient leurs produits plus cher. Dès lors les franchisés exigent d’être remboursés. Il s’agirait de 2 millions d’euros par magasin.
Actuellement Albert Heijn compte 850 magasins aux Pays-Bas, dont environ 220 sont exploités en franchise. Quasi tous les franchisés d’Albert Heijn adhèrent à ce procès. Au total il s’agirait donc d’une indemnisation de plus de 400 millions d’euros.
« Dans ce procès les franchisés exigent une contribution gigantesque d’Albert Heijn, en plus de leurs résultats existants. Avec une telle contribution, il ne serait plus rentable pour Albert Heijn de faire exploiter des magasins sous franchise. Dès lors la raison d’être du franchising au sein d’Albert Heijn serait mise en danger », affirment les avocats d’Albert Heijn.
Albert Heijn ajoute qu’une redistribution des revenus est possible, mais uniquement sur base d’un nouveau contrat de franchise. Une question qui fait débat depuis de nombreuses années. Toutefois Albert Heijn souligne qu’un tel modèle entraînerait un droit d’entrée en franchise nettement plus élevé.