Les entreprises de livraison de repas comme Deliveroo, Uber Eats et Just Eat Takeway.com se développent à une vitesse folle grâce au coronavirus. Cela se ressent également dans le nombre de coursiers : l’année dernière, ces entreprises ont recruté un nombre impressionnant de nouveaux livreurs.
Une croissance explosive
L’année dernière, le nombre de coursiers chez Deliveroo est passé de 2 250 à 3 000, rapporte De Tijd. Chez Just Eat Takeaway.com, le nombre de coursiers belges a doublé, passant à 3 000. Et Uber Eats a également recruté « de nombreux nouveaux visages », mais la société n’a pas donné de chiffre exact.
Et Just Eat Takeaway.com emploie encore beaucoup plus de coursiers indirectement. Seul un dixième des livraisons sont effectuées par ses employés en interne. La plupart des livraisons sont assurés par des coursiers externes, employés par des restaurants qui travaillent avec la société hollandaise de livraison de repas.
En partie grâce à la crise du coronavirus, les entreprises de livraison de repas connaissent une croissance rapide, et ont donc besoin de plus de coursiers. En 2020, le chiffre d’affaires a été multiplié par deux chez Deliveroo, qui a déployé ses services dans dix nouvelles villes belges. Just Eat Takeaway.com a enregistré une croissance de plus de 50 % et est désormais actif dans toute la Belgique.
Faux indépendants ?
Le statut des coursiers fait débat depuis plusieurs années. Alors que Just Eat Takeaway.com ne travaille qu’avec des employés salariés, ses concurrents passent par des coursiers indépendants. Ce qui ne plait pas aux syndicats, qui les considèrent comme des faux indépendants. « Nous demandons à Deliveroo et Uber Eats de suivre le modèle de leur concurrent Takeaway.com. Tous ses coursiers sont des employés des restaurants pour lesquels ils livrent ou sont directement employés par Takeaway.com », déclare Steven Steyaert, du syndicat des transports FGTB-UBT, à De Tijd. D’ailleurs, le tribunal du travail sera saisi d’une affaire sur cette question en octobre.
Parallèlement, le gouvernement étudie un nouveau statut social pour les coursiers, mais le ministre des Indépendants et des PME, David Clarinval, n’a rien révélé à ce sujet. Pierre Verdier, directeur général de Deliveroo Belgique, est favorable à l’idée d’offrir une meilleure protection sociale aux coursiers, mais il estime que l’exercice est difficile. « Il faut garder un minimum de flexibilité », dit-il. « Si nos coursiers deviennent des employés à part entière, notre modèle sera mis sous pression. La demande de nos clients fluctue énormément et elle est imprévisible. De plus, la grande majorité de nos coursiers sont satisfaits de notre système et apprécient notre flexibilité. »