Dans les hypermarchés de Carrefour en Belgique, les salaires sont les plus élevés de tout le secteur de la distribution. Pourtant, le distributeur n’envisage pas pour l’instant de céder des magasins intégrés à des entrepreneurs indépendants.
Structurellement déficitaires
Carrefour Belgique est en croissance depuis trois trimestres consécutifs et vient de publier d’excellents chiffres, avec une croissance comparable de 9,9 % et des gains de parts de marché. Mais la situation des magasins intégrés de l’entreprise – 40 hypermarchés et 43 supermarchés – est précaire : un certain nombre de magasins sont structurellement déficitaires. Le détaillant n’a pas voulu divulguer le nombre exacte.
Les hypermarchés en particulier souffrent des coûts salariaux élevés ; ils relèvent de la commission paritaire 312, qui applique les barèmes salariaux les plus élevés de tout le secteur du commerce de détail. C’est un problème, déclare le PDG Geoffroy Gersdorff à De Tijd : « Il faut trouver une solution, car le statu quo n’est pas une option. » L’année dernière, Carrefour a encore enregistré une perte dans notre pays.
Réduction des coûts
Le distributeur vise la rentabilité dans tous ses magasins. « Je nous donne trois mois, six mois ou un an – nous verrons – pour y parvenir », déclare M. Gersdorff. Mais aujourd’hui, il n’envisage pas, comme Delhaize, de vendre des magasins intégrés à des opérateurs indépendants. « En tant que distributeur, vous devez connaître votre métier et comprendre vos clients. Pour cela, vous devez exploiter vous-même une partie de vos magasins. Dans tous les pays, Carrefour exploite à la fois des magasins en propre et des magasins indépendants. »
Alors, comment le dirigeant entend-il redevenir rentable ? Tout d’abord, en réduisant les coûts. En travaillant plus efficacement dans les magasins, avec des produits sur des palettes ou dans des suremballages, par exemple. Carrefour achète aussi plus efficacement à l’échelle européenne. Le distributeur réorganise son assortiment pour devenir plus efficace : le nombre de références dans l’alimentaire diminue de 10 %, et même de 40 % dans le non-alimentaire. La part des marques de distributeur dans l’assortiment augmente : elles représentent déjà 40 % des ventes et 30 % du volume. Par ailleurs, suite à la perte des 89 supermarchés du groupe Mestdagh, l’entreprise prévoit d’ouvrir environ 25 magasins Market et Express par an.