Colruyt vs. AB InBev
Cela n’aura échappé à aucun amateur de bière, fin de la semaine dernière dans tous les magasins Colruyt de notre pays plusieurs références du plus grand producteur de bière mondial AB Inbev faisaient cruellement défaut dans les rayons, comme le communiquait le journal De Morgen. Il y a quelques semaines en effet des négociations entre le discounter de Hal et le groupe brassicole louvaniste avaient tourné au vinaigre, confirment les deux parties. « Effectivement il y a quelques semaines Colruyt n’a pas recommandé un certain nombre de références », déclare-t-on chez AB Inbev.
AB Inbev n’a pas voulu révéler la cause de ce différend, mais déclare néanmoins que depuis le problème a été solutionné : « Etant donné que Colruyt est un client important et apprécié, nous avons réagi rapidement et entamé le dialogue. La gamme complète de nos produits est à nouveau disponible dans les magasins Colruyt. »
Boycottage dans les rayons
« Parfois il se passe des choses pendant les négociations », réagit-on à Hal. Mais ces’ choses’ semblent se produire de plus en plus souvent entre les fabricants et les distributeurs, comme récemment encore chez Albert Heijn qui exigeait une réduction supplémentaire à ses fournisseurs. « Le dynamisme du marché » ne facilite pas les relations entre les différents acteurs.
Bien que passés sous silence dans la communication, ce genre d’incidents, où certains produits sont bannis des rayons, se produisent pourtant régulièrement, selon Gino Van Ossel, professeur à la Vlerick Business School. Toutefois l’ampleur de ce boycott peut varier d’une seule référence (un certain format d’emballage par exemple) à un portefeuille entier de marques.
Les distributeurs soignent leur image de prix
Selon Van Ossel la fréquence de ces conflits augmente : « Le marché est plus agressif. Du côté des fournisseurs, j’entends que les signatures de contrats à l’année sont plus rares. De plus en plus souvent les distributeurs et le producteurs se réunissent environ tous les deux mois. »
Le professeur en retail estime qu’ il s’agit là d’une conséquence directe de l’importance accordée aux prix dans les supermarchés. Chaque chaîne retail est attentive à son image de prix, d’où une concurrence accrue parmi les différents acteurs. Les prix varient davantage et par conséquent la pression envers les fournisseurs augmente.
En effet aujourd’hui le distributeur veut – doit dans le cas de Colruyt – aligner ses prix à ceux de la concurrence. C’est alors que le retailer se tourne vers son fournisseur. Soit ce dernier entre dans le jeu du retailer, soit il risque de perdre sa place dans les rayons.
Traduction : Marie-Noëlle Masure