Sur chaque euro de chiffre d’affaires, Picnic accuse une perte de près de 23 centimes, en raison d’investissements élevés, de recrutements et d’une baisse de la demande. Pourtant, le supermarché en ligne appuie sur l’accélérateur : la croissance passe avant le profit.
20% de baisse
Les ventes nettes de Picnic ont augmenté de 27,7 % l’an dernier, pour atteindre 918,3 millions d’euros. Mais dans le même temps, les pertes sont passées de 114,7 millions en 2021 à 208,7 millions en 2022, soit un quasi-doublement. Ces chiffres proviennent du rapport annuel qui vient d’être publié et que FD a pu consulter.
Le directeur général et cofondateur Michiel Muller attribue les chiffres rouges à des investissements plus importants. Par exemple, le supermarché en ligne a mis en service un nouveau centre de distribution robotisé à Utrecht. Sa mise en service a coûté 20 millions d’euros. L’entreprise a également embauché 250 personnes à son siège d’Amsterdam et y a fait construire deux étages supplémentaires. Cela a coûté 25 millions d’euros. Les investissements dans l’expansion ont augmenté de 30 millions. Enfin, 25 millions de pertes sont dues à une surcapacité : la demande de livraison de produits alimentaires à domicile a chuté d’environ 20 % après la pandémie de grippe aviaire.
Des liquidités suffisantes
Alors que de nombreuses jeunes entreprises de commerce électronique délaissent la croissance au profit de la rentabilité dans un climat financier plus difficile, Picnic continue d’investir massivement. « Nous sommes plus enclins à appuyer sur l’accélérateur qu’à freiner », déclare M. Muller. Mercredi, l’acteur en ligne a ouvert un centre de distribution partiellement robotisé près de Ridderkerk et un autre sera construit à Oberhausen. Le détaillant souhaite poursuivre sa croissance en France et en Allemagne. L’année dernière, il s’est lancé dans de grandes villes comme Hambourg, Berlin et Paris.
Picnic dispose de suffisamment de fonds pour réaliser ces investissements, a déclaré le dirigeant. Il y a 375 millions d’euros de liquidités sur le compte, les banques ont fourni 300 millions de crédit et un précédent tour de table a permis de lever 37,5 millions d’euros supplémentaires auprès des actionnaires. Un nouveau tour de table n’est pas envisagé pour l’instant.