L’industrie du cacao en Afrique de l’Ouest, dont provient près de deux tiers de la production mondiale, pose un ultimatum aux grands fabricants de chocolat : soit ils payent un prix plus élevé pour le cacao, soit ils ne seront plus autorisés à vendre le chocolat comme durable.
Supplément
Tout comme d’autres matières premières le cacao est vendu via des contrats à terme : actuellement le prix moyen pour une tonne de cacao en décembre est de 2372 dollars (2100 euros). Mais au mois de juillet la Côte d’Ivoire et le Ghana ont proposé d’imposer un supplément de 400 dollars par tonne aux fabricants de chocolat afin d’assurer de meilleurs revenus aux cacaoculteurs.
« Nous ne pouvons pas prétendre collaborer avec les planteurs, investir dans la durabilité et en même temps refuser de payer convenablement les cacaoculteurs », explique Yves Koné de l’organisation ivoirienne Conseil du Café-Cacao au journal De Telegraaf.
Continuer d’investir dans la durabilité
Quelques grands fabricants de chocolat, comme Mars et Hershey, sont prêts à répondre aux exigences des planteurs de cacao : « Nous sommes absolument disposés à payer un prix honnête et à investir dans nos projets durables », souligne Mars.
Mais tout le monde n’est pas convaincu de l’efficacité de l’ultimatum : selon certains analystes, la hausse des prix du cacao pourrait même favoriser les abus, comme le sous-paiement et la déforestation, que l’industrie tente justement de combattre. En augmentant le prix du cacao la culture du cacao deviendrait en effet plus attrayante et davantage de forêts seraient donc abattues pour faire place aux plantations de cacao. La surproduction qui en découlerait aurait à son tour un effet négatif sur le prix.