Les coûts salariaux élevés et les nombreuses taxes sur l’alimentation et la boisson incitent les consommateurs à faire leurs courses en dehors de la Belgique, affirme la Fevia, qui appelle à un dialogue approfondi sur la compétitivité du secteur.
723,4 millions d’euros dépensés dans des magasins étrangers
« En 2015 les Belges ont acheté pour 723,4 millions d’euros en alimentation et en boissons dans des supermarchés étrangers. Par rapport à 2014, il s’agit d’une hausse de 6,6%. Depuis 2008 les achats transfrontaliers d’alimentation et de boissons ont augmenté de 42,5% », précise Chris Moris. Le directeur général de la fédération de l’industrie alimentaire Fevia réagit à une nouvelle étude d’Eurostat, qui révèle que l’alimentation en Belgique est en moyenne 8% plus chère que dans nos pays voisins.
« Vu le handicap salarial, les coûts énergétiques, les taxes dites de ‘santé’ et bon nombre d’autres impôts, l’alimentation en Belgique est plus coûteuse qu’aux Pays-Bas ou en France par exemple. Les taux de TVA plus élevés à eux seuls expliquent déjà 2% de la différence de prix avec nos pays voisins », ajoute Jean Eylenbosch, président de la Fevia. Et c’est sans compter les conséquences de la taxe kilométrique instaurée récemment, qui selon Comeos coûtera 120 à 170 millions d’euros au secteur alimentaire.
Faut-il alors s’étonner que les Belges traversent la frontière pour faire leurs courses, s’interroge la Fevia. « La Belgique est un petit pays avec une économie ouverte, qui sur une carte du monde ne représente qu’un tout petit point. La moitié des Belges habitent à moins de 50 kilomètres de la frontière », indique la fédération.
La Fevia s’inquiète de l’avenir du secteur en Belgique. Actuellement l’industrie alimentaire est le bastion de l’industrie belge et a su maintenir son offre d’emplois malgré des circonstances économiques difficiles ces dernières années. La fédération appelle donc le gouvernement à renforcer la compétitivité du secteur et à maintenir les emplois de notre pays.