Bien que les ventes et les parts de marché aient à nouveau été sous pression en 2024, Jumbo se dit prêt pour une nouvelle phase de croissance. La « percée » en Belgique, où le détaillant est devenu rentable sur le plan opérationnel, constitue un point positif majeur.
Moins de magasins
Jumbo Food Group a vu ses ventes baisser de 2,7 % pour atteindre 10,72 milliards d’euros l’année dernière, une baisse qui, selon le détaillant, peut être attribuée au désengagement de la chaîne de restaurants La Place – 50 millions d’euros – et à l’interdiction du tabac au Pays-Bas, qui a coûté 400 millions d’euros à la chaîne : les ventes des supermarchés ont baissé de 2,3 % pour atteindre 10,64 milliards d’euros, mais après correction de l’interdiction du tabac, les ventes auraient augmenté de près de 3 %. Jumbo n’a pas encore communiqué de chiffres sur les bénéfices.
Le tabac représentant une part relativement importante des ventes de Jumbo, sa part de marché a également diminué, pour atteindre 20,5 %. En 2022, la chaîne de supermarchés détenait encore 22 % de parts de marché sur son marché national, contre 21 % un an plus tard. Le nombre de magasins aux Pays-Bas est passé de 692 à 689. Les ventes en ligne sont restées stables à 724 millions d’euros, la part du chiffre d’affaires en ligne a légèrement augmenté pour atteindre plus de 7 %. Le nombre d’entreprises clientes en ligne augmente, en particulier dans le secteur des soins de santé.
Des négociations difficiles
Selon le PDG Ton van Veen, malgré ces chiffres, les bases sont solides pour poursuivre la croissance. « Le fait que la satisfaction de nos clients ait continué à augmenter au cours de l’année écoulée, tant dans les magasins qu’en ligne, et que le nombre de clients principaux et la dépense moyenne par transaction aient continué à augmenter, nous conforte dans l’idée que nous prenons les bonnes mesures. »
L’amélioration du positionnement des prix est l’une de ces mesures : d’ici à 2024, Jumbo a réduit ses prix de 150 millions, en partie grâce à des achats plus ciblés effectués par les centrales d’achat internationales Everest et Epic Partners. Les négociations difficiles avec les fabricants de produits de marque ont entraîné l’indisponibilité temporaire de certains produits.
L’entreprise a également mis en œuvre des mesures rigoureuses de réduction des coûts : les pertes dues au vol ont diminué de 30 millions d’euros, la coopération en matière d’achats a rapporté 50 millions, l’arrêt du sponsoring sportif 20 millions et la réorganisation du siège social permettra de réaliser 50 millions d’économies par an à partir de cette année.
Atteinte du seuil de rentabilité en Belgique
En Belgique, le chiffre d’affaires des 37 magasins a augmenté de 22% pour atteindre 397 millions d’euros. La croissance organique des magasins existants, de l’ordre de 7 %, a été nettement supérieure à la croissance moyenne du marché belge, qui s’est établie à environ 1 %. Le détaillant attribue cette dynamique en partie au nombre croissant d’entrepreneurs indépendants. Plus tôt que prévu, les supermarchés belges ont donc atteint le seuil de rentabilité.
Et les attentes pour 2025 ? Malgré l’incertitude des conditions économiques et politiques, M. van Veen se montre confiant : « Avec notre plan pluriannuel resserré pour 2025-2027, nous allons regagner et conserver des clients, en attirer de nouveaux et ainsi augmenter à nouveau notre part de marché. Nous réaliserons les investissements nécessaires pour y parvenir en continuant à nous concentrer sur la réduction des coûts. »