C’est aujourd’hui que s’ouvre le procès entre le ministère public et Deliveroo devant le tribunal du travail. Objet des débats : le statut social des coursiers, dont certains travaillent toujours sous statut d’indépendant.
Nouveau gouvernement à l’aide ?
Actuellement, les coursiers de Deliveroo travaillent comme indépendants ou sous le régime de l’économie collaborative. Mais l’auditorat du travail conteste ce statut et estime que les coursiers devraient être salariés. La première audience du procès aura lieu aujourd’hui.
Pierre Verdier, le CEO de Deliveroo Belgique, menace de quitter la Belgique si le tribunal estimait que les coursiers ne sont plus autorisés à travailler comme indépendants. « Je ne pense pas que nous puissions poursuivre nos activités en Belgique en cas de décision négative », affirme-t-il dans Bruzz. « Ou nous ne desservirions alors que 2 % du territoire urbain, au lieu de 30 % actuellement. Et ce serait également problématique pour l’économie belge. Notre société a généré un surcroît de chiffre d’affaires de 40 millions chez nos restaurants partenaires en 2019. »
Son porte-parole Rodolphe Van Nuffel réagit pourtant que Deliveroo restera en Belgique. La société fonde ses espoirs sur le futur gouvernement fédéral et aimerait pouvoir élaborer une charte comme en France, dans laquelle les coursiers pourraient rester indépendants tout en bénéficiant d’une protection supplémentaire. Cette protection serait, par exemple, du congé de maladie ou de l’assurance.
Faux indépendants ?
« Selon une récente étude indépendante, plus de 90 % des coursiers sont satisfaits du travail qu’ils font pour Deliveroo. Près des trois quarts des coursiers ont entre 18 et 24 ans et disent qu’ils sont coursiers pour gagner du revenu supplémentaire afin de financer leurs loisirs », déclare Rodolphe Van Nuffel : « Il n’y a pas d’autre façon de travailler qui donne le même niveau de liberté. Si on déclare les coursiers employés, cela enlèverait la flexibilité que les coursiers nous disent apprécier et le travail proposé par Deliveroo deviendrait très impopulaire ».
Le statut social des coursiers est également remis en cause à l’étranger. Aux Pays-Bas par exemple, plusieurs juges appelés à se prononcer ont adopté des positions contradictoires sur la question.