Les Italiens se sentent discriminés par le Nutri-Score : l’étiquette nutritionnelle nuirait à leurs denrées alimentaires typiques. Parallèlement, la popularité du label grandit à l’international.
Une dent contre l’huile d’olive
La Commission européenne envisage l’introduction obligatoire du Nutri-Score sur les emballages alimentaires, mais ce n’est pas au goût des Italiens. Le Conseil des ministres italien lutte contre l’introduction du label alimentaire, qui attribue aux aliments une note de A à E. Ils craignent que certains produits typiques du pays, tels que l’huile d’olive et le parmesan, soient (injustement) sanctionnés par ce système. Le D orange obtenu par l’huile d’olive est particulièrement douloureux.
L’Italie est plutôt partisane du label Nutrinform, qui n’accorde pas une note globale mais qui évalue les produits sur la base de valeurs nutritionnelles distinctes, telles que la teneur en sucre, en sel ou en matières grasses. Bien que l’organisation européenne des consommateurs indique qu’un régime méditerranéen se prête parfaitement au Nutri-Score, les Grecs ont également exprimé leur soutien à cette alternative.
Les opposants au label sont également soutenus par le lobby agricole européen et la Roumanie, estimant qu’une évaluation globale offre une vision trompeuse et trop simplifiée. Par conséquent, fin juillet, la Commission européenne a autorisé l’Italie à apposer ses étiquettes Nutrinform sur une base volontaire.
L’Europe occidentale vire de bord
Cependant, dans le reste de l’Europe, de plus en plus de pays envisagent d’adopter le Nutri-Score. À l’instar de la Belgique et de la France, l’Allemagne adoptera les étiquettes nutritionnelles cet automne. Cette décision avait été prise en octobre de l’année dernière, mais n’a été transposée en loi qu’en août. L’Espagne et le Portugal utilisent déjà ce système.
Au Royaume-Uni, le débat bat son plein. Les organisations de consommateurs et les grands producteurs tels que Danone et Nestlé préconisent ce système, qui remplacerait l’actuel étiquetage emprunté aux feux de signalisation. Dans le cadre du programme de lutte contre l’obésité récemment annoncé par le Premier ministre Johnson, les deux systèmes sont actuellement étudiés afin de déterminer lequel est le plus favorable.
Les Pays-Bas sont décidés à adopter le Nutri-Score, mais à une condition : le Nutri-Score doit encore être ajusté aux directives nutritionnelles hollandaises, avec lesquelles les scores ne correspondent pas toujours en l’état actuel. Ce n’est qu’ensuite, et après une évaluation scientifique internationale à la mi-2021, que les logos pourront être légalement introduits aux Pays-Bas.