Au cours des cinq dernières années, le nombre de boucheries et d’épiceries fines en Belgique a diminué de manière spectaculaire : il n’y a qu’à Bruxelles où il a augmenté. La tendance à manger moins de viande et la concurrence des supermarchés sont ici à pointer du doigt, selon le Syndicat neutre pour les indépendants (SNI).
Diminution de 20 % en 10 ans
En 2013, il y avait 3 788 boucheries et épiceries fines indépendantes en Belgique, mais à la fin de l’année dernière, leur nombre était tombé à 3 432. « Cela signifie que dans notre pays plus d’un boucher disparaît chaque semaine », déclare Christine Mattheeuws, présidente du SNI, au journal Het Laatste Nieuws. Le SNI a constaté, sur la base des chiffres de l’office belge de statistique Statbel, que sur une période de dix ans un boucher sur cinq avait même fermé ses portes.
Cependant, il existe des différences entre les régions : au cours des cinq dernières années, la baisse a été (relativement) plus forte en Wallonie (8,3 %), avec une baisse similaire en Flandre (7,9 %). L’augmentation à Bruxelles, où le nombre de bouchers a augmenté de 2,8 %, est quant à elle plutôt frappante. La forte demande pour les bouchers halal joue sans doute un rôle à cet égard.
Selon le SNI, plusieurs facteurs expliquent la baisse du nombre de bouchers et épiceries fines, dont, en premier lieu, la tendance à manger moins de viande. Les gens sont à la recherche d’alternatives, comme les légumineuses. Il est également de plus en plus difficile d’ouvrir une boucherie indépendante en raison des nombreuses exigences administratives, des contrôles de l’AFSCA et de la concurrence des supermarchés. « Cela augmente la charge de travail et le nombre d’heures de travail, ce qui est pour beaucoup irréalisable. » Enfin, le programme d’études n’est, selon Christine Mattheeuws, pas très populaire.