Le nombre de Belges achetant des produits fair trade n’augmente quasi plus et le nombre de consommateurs se sentant concernés par le commerce équitable est même en recul, affirme le Trade for Development Centre. Pourtant le secteur voit les choses différemment.
Une croissance d’à peine 3%
« Le comportement d’achat équitable des Belges stagne » : tel est le message peu réjouissant émis par le Trade for Development Centre (TDC), qui fait partie d’Enabel, l’Agence de développement du gouvernement fédéral belge, qui en collaboration avec les grands acteurs du secteur fair trade organise la ‘Semaine du commerce équitable’ (du 3 au 13 octobre).
L’an dernier les Belges ont dépensé en moyenne 14,77 euros en produits fair trade. Bien qu’il s’agisse d’une croissance de 3%, cette évolution est minime par rapport aux années précédentes, où la croissance des dépenses annuelles atteignait 17 à 20%. De plus, une enquête réalisée l’été dernier révèle un phénomène plus inquiétant encore : le public du commerce équitable stagne. « Et la fréquence d’achat elle aussi stagne », précise Evi Coremans de TDC. La conclusion est donc sans équivoque : « Je ne parlerai pas de lassitude à l’égard du commerce équitable, mais le thème n’est plus une priorité pour le consomateur. »
Coremans suppose que le consommateur commence à douter de l’impact réel du commerce équitable pour les paysans du sud. « En outre l’enquête révèle que les gens se précoccupent davantage de la rémunération correcte des agriculteurs chez nous. Ces deux phénomènes sont probablement liés », explique-t-elle.
Le secteur nuance
Oxfam-Magasins du monde et Fair Trade Belgium contestent les conclusions de TDC : « Nous avons l’impression qu’il y a toujours une croissance », réplique Yves Boussen d’Oxfam-Magasins du monde. Nicolas Lambert, directeur de Faire Trade Belgium, évoque même des chiffres concrets : « En volume nous constatons une augmentation de 10% des produits clés portant le label fair trade. »
Le fait que TDC constate néanmoins une stagnation, s’explique par la fait que l’agence prend en considération le chiffre d’affaires, qui peut diverger par rapport au volume. Autre facteur dont il faut tenir compte : le marché du commerce équitable ne se limite pas aux produits certifiés. Certains produits répondent à toutes les conditions, mais n’affichent pas le label, affirment les grands acteurs du fair trade de notre pays.