L’augmentation des ventes de biscuits et de chocolat n’est pas seulement liée à la volonté des consommateurs de faire des réserves, estime le fabricant de snacks Mondelez International. En cette période compliquée, les consommateurs recherchent un dérivatif dans les aliments de confort.
Croissance soutenue
La multinationale connue pour des marques comme LU et Milka prévoit une croissance organique des ventes de 6,4 % au premier trimestre 2020. Selon son directeur général belge Dirk Van de Put, cette croissance n’est pas exclusivement imputable aux consommateurs qui ont accumulé des réserves au début de l’épidémie de coronavirus, car la tendance se poursuit : « Au départ, on aurait pu croire que les consommateurs remplissaient leurs armoires, mais la croissance est constante depuis plus de six semaines maintenant. Donc, à moins que ces consommateurs se construisent un entrepôt Oreos chez eux, je pense qu’ils finissent par les manger » a-t-il déclaré à CNBC.
Le CEO voit trois raisons majeures au succès des snacks dans la période actuelle. Tout d’abord, la consommation « out-of-home » a disparu au profit de la consommation à domicile, ce qui entraîne une augmentation de la consommation de biscuits et chocolats. Deuxièmement, il constate que les consommateurs expérimentent un peu plus en achetant différentes marques. Une troisième raison est de nature plus émotionnelle : « En période de confinement, partager des biscuits ou des chocolats avec sa famille et ses enfants procure un sentiment de normalité et d’unité qui rassure tout le monde. »
« Continuer à investir »
Pourtant, la multinationale se refuse à publier des prévisions pour l’exercice : l’incertitude est trop grande. Car des facteurs négatifs sont également présents : le lockdown entraîne une baisse des achats impulsifs dans le circuit des produits de consommation courante, le secteur des voyages s’effondre et la situation est imprévisible sur les marchés émergents.
En outre, une récession paraît inévitable. Et si des produits comme les biscuits et le chocolat ont bien résisté aux récessions antérieures, la situation actuelle reste exceptionnelle. La société va donc adapter son « architecture prix et conditionnement » (c’est-à-dire adapter les formats pour offrir des prix attractifs dans chaque canal) et réduire le nombre de références. Dans le même temps, Dirk Van de Put souligne que les entreprises qui réduisent leurs investissements en période de récession ont souvent tendance à perdre des parts de marché. Il veut donc continuer à investir dans les marques du groupe.