Les supermarchés sont pris d’assaut. Même s’il n’y a aucune menace de pénurie, les clients accumulent des réserves. Résultats : des rayons vides et de longues files d’attente. Les détaillants prennent des mesures, et la police est parfois appelée en renfort.
Hausse de 30%
Jeudi soir, l’agitation était perceptible dans toutes les grandes chaînes de supermarchés dont les rayons étaient dévalisés. Des photos ont été abondamment partagées sur les réseaux sociaux. Certains produits comme les pâtes, le riz, le café, le dentifrice et le papier toilette étaient particulièrement prisés. « Nous avons enregistré une augmentation de dix pour cent, avec des pics de vingt à trente pour cent pour certains produits », a déclaré Roel Dekelver, porte-parole de Delhaize, dans De Standaard. « Nos clients qui viennent au magasin en profitent pour acheter quatre produits au lieu de deux. »
Des scènes similaires se sont déroulées chez Colruyt, avec de longues files d’attente aux caisses. La porte-parole Silja Decock constate néanmoins que les clients commencent à diversifier leurs achats depuis quelques jours. « Ils achètent un peu de tout, y compris des fruits, des légumes et des aliments surgelés. » Le discounter Lidl a également enregistré un chiffre d’affaires supérieur à la normale de 10 à 15 % écrit De Tijd.
Un afflux inédit
Et la situation ne s’est pas améliorée ce vendredi : dès l’ouverture, de longues files d’attente s’étiraient devant les supermarchés dont les parkings étaient saturés. La police a même dû intervenir à Alost, Anderlecht et Ostende, notamment, pour gérer le trafic et calmer des esprits qui avaient tendance à s’échauffer, rapporte HLN.
Les distributeurs évoquent une affluence sans précédent et prennent des mesures. Incapables de faire face, certains Colruyt ont même dû refuser des clients. Les magasins essaient tant bien que mal d’organiser les files d’attente aux caisses et Albert Heijn a même imposé une limite de six exemplaires d’un même article afin d’éviter tout excès.
Aussi en ligne
Les chaînes de supermarchés soulignent qu’il n’y a pas de pénurie et que les rayons vides sont temporaires. « Nous avons du stock, notre centre de distribution est bien approvisionné et il n’y a pas de pénurie. Mais nos collaborateurs dans les magasins sont mis à rude épreuve pour réapprovisionner les rayons », explique Silja Decock.
Colruyt et Delhaize ont également constaté une forte augmentation du nombre de commandes en ligne ces derniers jours. Roel Dekelver évoque même une hausse sans précédent. « Nous ne savons pas si elle est imputable à des clients qui préfèrent éviter les magasins, aux personnes qui sont cantonnées à leur domicile ou à une volonté de ne pas perdre de temps dans ses achats. Mais c’est assurément une conséquence directe du coronavirus. »