La forte augmentation des prix à la consommation, en particulier ceux des aliments frais, était déjà un fait établi. Mais de nouvelles recherches montrent désormais que l’inflation a été considérablement sous-estimée.
Augmentation des prix des aliments frais
Hélène Zimmer et Jana Jonckheere, deux économistes de la Banque nationale de Belgique, ont étudié l’impact de la crise du coronavirus sur les prix à la consommation. Elles ont ainsi constaté une forte augmentation des prix au printemps, en particulier pour les aliments frais. L’ interdiction des promotions par les gouvernements en mars pour éviter la thésaurisation, et les difficultés d’approvisionnement dues aux restrictions de voyage, ont été à l’origine des hausses de prix. En septembre, les fruits, les légumes, la viande et le poisson étaient en moyenne 7,2% plus chers qu’un an plus tôt, rapporte De Tijd. Le prix des aliments transformés a augmenté de 2,1%.
L’indice officiel des prix à la consommation estime l’inflation à 0,5% pour la période de février à juillet. Cependant, selon les responsables de l’enquête, l’inflation réelle est plus élevée, atteignant 0,7%. Deux facteurs expliquent cette différence. Premièrement, le confinement a fondamentalement changé les habitudes de consommation des consommateurs. Par conséquent, les gens ont dépensé proportionnellement plus en nourriture (plus chère), ce qui rend les poids des produits dans l’indice des prix à la consommation au printemps peu représentatifs.
Deuxièmement, tous les prix n’ont pas pu être répertoriés correctement et il a fallu utiliser les derniers prix disponibles pour certains produits. L’enregistrement habituel des prix pratiqués en magasin par les inspecteurs du SPF Economie a même été suspendu, rapporte De Standaard. Normalement, cette méthode délivre environ un tiers de l’ensemble des enregistrements de prix.
Les deux expertes ont donc créé leur propre indice ajusté, basé sur les dépenses de consommation effectives. Pour ce faire, elles ont examiné les paiements effectués par cartes bancaires classiques, répartis par catégorie de magasin. Rien d’étonnant à ce qu’elles aient calculé la plus forte sous-estimation de l’inflation (0,42 point de pourcentage) pendant le confinement d’avril, lorsque la part des dépenses alimentaires dans les dépenses à la consommation totale des ménages a fortement augmenté.