Le groupe brassicole belge AB InBev a vu ses volumes de vente augmenter l’année dernière, mais a réalisé des bénéfices nettement inférieurs aux prévisions. Le plus grand brasseur du monde considère les mois à venir avec pessimisme et émet des avertissements concernant les conséquences de la crise du coronavirus.
Baisse de la croissance des bénéfices
AB InBev a enregistré un chiffre d’affaires total de 52,33 milliards de dollars (47,7 milliards d’euros), soit une augmentation de 4,3 % sur une base organique. L’année dernière, le brasseur de Louvain avait vendu 561 millions d’hectolitres de bière, une croissance interne de 1,1 %, qui surpassait ainsi les 0,7 % attendus par les analystes, rapporte le journal De Tijd.
Les bénéfices du géant de la bière ont par contre été bien inférieurs aux attentes : alors que le marché prévoyait une augmentation de 3,5 % du résultat d’exploitation normalisé, AB InBev est resté bloqué sur une croissance interne de 2,7 %. La société a malgré tout réussi à réduire son ratio d’endettement à quatre fois l’EBITDA. Fin 2018, il était encore de 4,6.
Prévisions
Le brasseur se montre également pessimiste pour les mois à venir : « Au 1T20, nous nous attendons à un déclin de l’EBITDA d’environ 10 % étant donné l’impact de COVID-19 sur nos résultats ainsi que la comparaison difficile, particulièrement au Brésil. » Pour la chine, le propriétaire de la bière Corona estime l’impact de la crise du coronavirus ou COVID19 à 285 millions de dollars (260 millions d’euros) de chiffre d’affaires.
Pour l’année entière, AB InBev prévoit une croissance de l’EBITDA comprise entre 2 et 5 %. Cette croissance serait principalement réalisée au cours du second semestre, si l’on parvient à maitriser l’épidémie de coronavirus. Les chiffres du brasseur ne plaisent pas aux investisseurs : à la Bourse de Bruxelles, l’action a perdu plus de 11 % depuis la clôture d’hier, et est ainsi au plus bas depuis sept ans.
Position de Brito menacée ?
Les résultats décevants, les perspectives moroses et la chute du cours de l’action affaiblissent évidemment aussi la position du CEO Carlos Brito. Plus tôt ce mois-ci son bras droit, le directeur financier Felipe Dutra avait déjà quitté l’entreprise.
À la question « est-il toujours l’homme de la situation pour diriger AB InBev ? », Brito répond au journal De Tijd que « c’est au conseil d’administration d’en décider. Nous avons une base solide, avec 70 000 personnes qui sont aussi propriétaires. Les conditions en Chine sont difficiles, mais nous ferons en sorte que tout rentre dans l’ordre. Nous travaillons pour sortir de la crise. »