Le syndicat socialiste Setca dépose une plainte pénale contre la direction de Delhaize, alléguant que le plan du détaillant contournerait la loi Renault sur les licenciements collectifs.
« La consultation sociale n’est pas respectée »
Le syndicat socialiste Setca déposera une plainte pénale auprès de l’auditorat du travail de Bruxelles contre Delhaize et trois cadres de la chaîne de supermarchés. Le syndicat affirme que Delhaize ne respecte pas la loi Renault, qui s’applique en cas de licenciement collectif. Il accuse également la chaîne de supermarchés de ne pas respecter ses obligations en matière de consultation et d’information.
« Lorsqu’une entreprise prend une décision économique ou commerciale entraînant un licenciement collectif, la loi Renault s’applique et une procédure doit être suivie. Or, Setca constate que la consultation sociale n’est pas respectée, puisqu’aucune discussion n’a eu lieu et que les trois comités d’entreprise spéciaux qui ont suivi n’ont rien donné non plus », a déclaré le syndicat dans un communiqué de presse.
Climat tendue
Le 7 mars, Delhaize a annoncé qu’il allait confier ses 128 succursales intégrées à des opérateurs indépendants afin de retrouver le chemin de la croissance. En effet, les succursales perdent des parts de marché et sont déficitaires. Les syndicats ont toutefois réagi avec fureur à ce plan et un mouvement de grève est en cours depuis quatre semaines.
La nuit dernière, le centre de distribution a fait l’objet d’un blocage, qui a été levé par la police à la demande de Delhaize. Le nombre de magasins en grève diminue, en partie parce que Delhaize envoie des huissiers dans les magasins où les activistes empêchent les travailleurs de travailler. Le médiateur social, nommé par le ministre du travail Pierre-Yves Dermagne, doit donc entamer les discussions dans un climat très tendu.