Un nouveau conseil d’entreprise extraordinaire chez Delhaize n’a pas permis de débloquer la situation mardi matin. Le détaillant s’en tient à ses plans, les syndicats annoncent d’autres actions, qui devraient également toucher les magasins indépendants.
Camions vides
Les discussions de mardi entre la direction de Delhaize et les syndicats n’ont pas abouti. La direction a seulement confirmé son projet de transférer 128 succursales intégrées vers des opérateurs indépendants, un projet auquel les syndicats restent radicalement opposés. Delhaize ne répondra pas à leur demande d’un plan alternatif. Les actions de grève se poursuivront donc : « Nous persévérerons jusqu’au bout », affirment les syndicats.
Aujourd’hui, 73 des 128 magasins concernés sont toujours fermés. De plus, les activistes bloquent plusieurs dépôts à Zellik, empêchant la livraison des magasins. « Nous ce qu’on espère c’est que les magasins affiliés ne soient pas approvisionnés, non plus. On essaye de toucher la direction où ça peut leur faire mal », a déclaré Didier Vandermeeren de la FGTB à la RTBF. Delhaize a bien fait appel à des huissiers de justice, qui imposent une pénalité de 500 euros par camion bloqué. Mais comme les commandes ne sont pas préparées au dépôt, les camions restent vides.
Ambiance morose
Vendredi dernier, des militants ont également bloqué le dépôt de vin de Delhaize ; samedi, c’était au tour de l’entrepôt de commerce électronique Delhome à Drogenbos. Il est clair que les syndicats veulent poursuivre ce type d’actions ciblées. L’atmosphère entre la direction et les syndicats est morose depuis un certain temps. La semaine dernière, les négociations ont duré à peine 15 minutes. Hier, les syndicats ont quitté un comité d’entreprise régulier qui avait été programmé plus tôt parce que la direction avait convoqué des agents de sécurité et voulait que les délégués soient fouillés avant la réunion. Ce matin, quelque deux cents militants supplémentaires ont fait leur apparition à Zellik.
Et coïncidence ou pas, samedi, l’AD Delhaize de l’avenue Anspach, au centre de Bruxelles, a reçu l’inspection sociale qui a constaté qu’aucune déclaration Dimona n’avait été déposée pour huit des vingt employés contrôlés. Le magasin a été mis sous scellés, un dossier pénal a été ouvert, bien que l’entrepreneur nie tout travail au noir. Cette affaire apporte de l’eau au moulin des syndicats, qui critiquent les conditions de travail dans les magasins Delhaize indépendants.