Le « chocolat de Dubaï », qui a soudainement fait fureur sur TikTok, fait l’objet d’une bataille juridique. Aldi doit retirer la confiserie de ses rayons, mais disparaîtra-t-elle ailleurs aussi vite qu’elle est apparue ?
Les tablettes de chocolat virales
Le « chocolat de Dubaï » est-il un type de chocolat particulier ou désigne-t-il du chocolat provenant de Dubaï ? Cette question fait actuellement l’objet d’une véritable bataille juridique en Allemagne. En effet, après que la confiserie aux saveurs moyen-orientales telles que la crème de pistache et le knafeh, la pâte filo croustillante que l’on trouve également dans les baklavas, a fait sensation sur les médias sociaux, les barres de chocolat sont également apparues dans des versions occidentales. Mais s’agit-il d’une tromperie ou non ?
Le phénomène a commencé en 2021 lorsqu’une start-up a lancé le « chocolat de Dubaï » (ironiquement avec du chocolat suisse) dans les Émirats arabes unis. Grâce aux médias sociaux et aux influenceurs, il est rapidement devenu synonyme du luxe et du glamour de Dubaï, avec une popularité croissante en Europe également.
Une bataille juridique
En novembre 2024, le géant suisse du chocolat Lindt a capitalisé sur l’engouement en lançant une édition limitée de mille tablettes dans des magasins sélectionnés. Malgré le prix de 14,99 euros par tablette, de longues files d’attente de curieux se sont formées. Depuis, Aldi Süd a également lancé le « Alyan Dubai Handmade Chocolate », fabriqué en Turquie, et Lidl a sa propre variante.
Andreas Wilmers, importateur allemand de la marque de chocolat Fex, fabriquée à Dubaï, a attaqué les trois distributeurs en justice. Le tribunal vient de décider que la barre chocolatée ne peut porter ce nom que si elle est effectivement produite à Dubaï ou si elle a un lien géographique direct avec l’émirat. Selon le juge, il y a sinon risque de déception du consommateur. Aldi est désormais tenu de retirer le chocolat de ses rayons, à moins qu’un appel n’en décide autrement. Les procédures judiciaires contre Lidl et Lindt sont toujours en cours.
La date de péremption est-elle déjà atteinte ?
Entre-temps, la question se pose de savoir si cela vaut encore la peine. Les études de marché prévoient une baisse d’intérêt en 2025, 60 % des consommateurs allemands déclarant qu’ils n’ont pas l’intention de renouveler leur achat. La sensibilité au prix joue un rôle particulier : les tablettes de chocolat de luxe sont perçues comme trop chères par 95 % des consommateurs.
Les observateurs de la tendance déclarent au Lebensmittel Zeitung que la popularité pourrait bien avoir un cycle de vie plus court que prévu. Si certains distributeurs continuent d’investir dans une gamme plus large de produits inspirés de Dubaï, allant des crèmes glacées aux liqueurs, d’autres les abandonnent d’ores et déjà. Toutefois, ils signalent un intérêt continu pour les produits à base de pistaches dans des catégories telles que les pâtisseries et les desserts.