Les chaînes spécialisées dans le bio connaissent une montée force surtout en Wallonie et à Bruxelles. La concurrence accrue incite à la consolidation: les petits magasins bios indépendants voient leur avenir menacé.
Les chaînes se bousculent
La concurrence sur le marché de l’alimentation bio ne cesse de s’intensifier, principalement à Bruxelles et dans la partie francophone du pays, où la consommation de bio est nettement plus élevée qu’en Flandre. Les chaînes spécialisées se bousculent : à la place Jourdan à Etterbeek par exemple le magasin bio indépendant ‘Be Positive’ doit s’accommoder de la venue de Sequoia et de Färm, écrit le magazine Trends Tendances. Vu l’arrivée de ces deux chaînes en forte croissance, qui proposent un assortiment plus large à prix plus accessibles, l’entrepreneur craint pour son avenir.
Ailleurs dans la capitale et ses alentours la concurrence est tout aussi forte, avec une prolifération de chaines bios, petites et grandes, comme Bio c’ Bon, The Barn, Terrabio (qui récemment a fusionné avec le flamand Be O), Bi’OK, Biostory et bien entendu Bio-Planet, l’enseigne bio de Colruyt Group. Sans oublier le premier Carrefour Bio à venir … . De plus actuellement chaque supermarché a un assortiment bio bien fourni. La lutte pour la conquête du consommateur bio bat donc son plein.
Expansion et consolidation
Bien que l’offre bio dans les grands supermarchés augmente, ils perdent néanmoins des parts de marché. Alors qu’en 2009 les supermarchés en Wallonie détenaient 62% du chiffre d’affaires bio, cette part a chuté à 41% en 2018, selon les chiffres de Biowallonie. En revanche durant cette même période les commerces bios spécialisés ont vu leur part de marché augmenter de 14% à 30%. Les hard discounters Aldi et Lidl, eux aussi, s’accaparent une part toujours plus grande du gâteau bio : de 2% à 7% – bien que leur part de marché ait baissé de deux points de pourcentage en 2018, comparé à l’année auparavant. En outre dans cet aperçu le chiffre d’affaires de Bio-Planet a été intégré dans celui des supermarchés, donc en réalité la part des commerces spécialisés est encore plus élevée. En Flandre on constate une tendance similaire, avec une part de marché de 30% pour les magasins spécialisés et 36% pour les supermarchés, selon l’Office Flamand d’Agro-Marketing (VLAM).
Ce sont avant tout les grandes chaînes bios qui connaissent une forte croissance. Une évolution qui inquiète les petits magasins bios individuels : ils craignent une pression accrue sur les prix et une uniformisation de l’offre bio. Ils s’interrogent également sur les principes éthiques des entreprises bios, trop axées sur l’expansion et perdant de vue les idéaux initiaux de l’univers bio. Pour se défendre, ils forment des alliances d’achats comme AmiBIO, qui aujourd’hui représente déjà plus de vingt magasins bios indépendants. Ou ils cherchent à s’associer avec de plus grands acteurs : Les Halles du Manège à Mons par exemple se sont récemment affiliées à la coopérative Färm, tout comme d’autres commerces bios de Wemmel et de Woluwe-Saint-Lambert. Il est donc fort probable que ce mouvement de consolidation se poursuive dans le secteur.