Après les grèves qui ont éclaté plus tôt cette année dans les magasins Lidl, Aldi et Carrefour Groupe Mestdagh, plusieurs Delhaize et Albert Heijn sont restés fermés lundi. La charge de travail élevée et l’impact de la crise sanitaire sont source de tensions.
Temporaires
Lors de la journée nationale d’action des syndicats contre la norme salariale de lundi dernier, des militants d’ACV Puls ont fermé trois supermarchés à Anvers : deux Delhaize (Antwerpen Hippodroom et Wilrijk) et un Albert Heijn (dans la Karel Oomsstraat, au-dessus duquel se trouve le siège belge du groupe).
Chez Albert Heijn, les syndicats sont particulièrement critiques à l’égard du recours aux intérimaires et aux étudiants dans les magasins. Certains temporaires travaillent à plein temps pour le retailer depuis des années et gagnent davantage que le personnel permanent. Après une réunion de conciliation, la direction a promis d’ajuster la politique du personnel.
Nouvelle organisation du travail
Chez Delhaize, le mécontentement porte principalement sur la nouvelle organisation du travail que la chaîne de supermarchés a introduite il y a trois ans. Cette réforme avait pour but de gagner en flexibilité dans les magasins, mais selon les syndicats, la nouvelle structure ne fonctionne que si le nombre de collaborateurs disponibles est suffisant.
La quatrième vague de l’épidémie complique actuellement le travail dans les magasins. Le grand nombre d’absents malades ou en quarantaines crée une charge de travail insoutenable pour ceux qui restent au poste. De plus, les employés doivent parfois faire face à des comportements agressifs de la part des clients, explique Kristel Van Damme (ACV Puls) dans De Standaard. Les magasins sont de plus en plus fréquentés à l’approche de la période de fin d’année, et les mesures de précaution se limitent au port du masque.
La tension monte partout
L’agitation qui règne chez Ahold Delhaize n’est pas totalement inattendue : les tensions montent dans tout le secteur de la grande distribution. Les chaînes de supermarchés tentent d’alléger la pression sur les marges par des gains d’efficacité dans les magasins, mais le personnel de première ligne est à bout après plus d’un an et demi de pandémie. L’augmentation de l’absentéisme et la nervosité des clients ne font qu’aggraver la situation.
Cet automne, Carrefour avait déjà souffert de rayons vides en raison d’une grève chez son sous-traitant logistique Kuehne+Nagel. Chez Lidl, plus de 100 magasins sont restés fermés pendant quatre jours en octobre en raison du mécontentement suscité par la charge de travail. Début novembre, des grèves spontanées ont éclaté dans plusieurs Aldi en Wallonie, également pour protester contre la charge de travail. Des magasins du Groupe Mestdagh, franchisé de Carrefour, sont restés fermés en raison d’un conflit portant sur la charge de travail et un recours excessif aux contrats temporaires. La semaine dernière, une grève spontanée a éclaté au Makro de Lodelinsart, également en raison du manque de personnel. La fin d’année s’annonce tendue dans le food-retail.