La chaîne d’approvisionnement de chocolat et les conditions dans les plantations de cacao manquent encore de transparence, selon l’émission télévisée Factcheckers. Il est impossible de donner une garantie absolue qu’il n’y a pas de travail des enfants.
Pas de certitude absolue
La possibilité que des enfants travaillent dans les plantations de cacao peut difficilement être exclue, conclut Factcheckers sur One. En Afrique de l’Ouest notamment, les producteurs de cacao utiliseraient des enfants pour la production de chocolat, par pauvreté et par méconnaissance des dangers. Des images prises en caméra cachée au Ghana montrent effectivement des enfants au travail.
L’organisation sectorielle Choprabisco, qui représente les producteurs de chocolat belges, admet que « aucune entreprise qui achète des fèves de cacao en provenance d’Afrique occidentale ne peut garantir que le travail des enfants est totalement exclu ». Les producteurs de chocolat y travaillent et s’efforcent de trouver des solutions par le biais de partenariats, indique le rapport. Par exemple, Choprabisco a mis en place le partenariat Beyond Chocolate depuis 2018, grâce auquel la moitié des agriculteurs du programme de durabilité, soit 950 000, ont aujourd’hui mis en place un système de protection des enfants.
Comme solution structurelle, l’organisation de produits demande une législation européenne sur les droits de l’homme, ainsi que davantage de coopération et d’accords sur l’ensemble de la chaîne de valeur, y compris avec les gouvernements et les communautés locales. La chaîne de production manque encore de transparence, ce qui fait qu’il est très difficile pour les producteurs d’être certains ce qu’il n’y a pas eu de travail des enfants.
Traçabilité à 100 % ?
Au début de l’année dernière, Tony’s Chocolonely, producteur de chocolat « sans esclavage », a également été la cible de critiques : l’organisation Slave Free Chocolate a retiré le chocolatier de sa liste parce que l’entreprise coopère avec Barry Callebaut. Et ce géant du chocolat, comme l’admettent ses collègues de l’industrie ci-dessus, ne pouvait pas garantir l’absence de travail des enfants ou d’esclavage.
Tony’s Chocolonely dément cette affirmation et prétend pouvoir retracer avec précision les conditions de production du chocolat. De quoi donner une lueur d’espoir au secteur : « Dans notre chaîne, nous travaillons avec les mêmes types de partenaires que de nombreux grands producteurs de chocolat : marchands nationaux, autorités ivoiriennes et ghanéennes, transporteurs internationaux… Et nous montrons que même au sein d’une chaîne aussi complexe, il est possible de mettre en place une traçabilité à 100 %. Notre modèle est extensible. »