Grâce à la robotisation de ses centres de distribution, le supermarché en ligne Picnic enregistre son premier bénéfice brut aux Pays-Bas. Le cofondateur Michiel Muller parle d’une étape importante.
Vers une robotisation à 100%
Pour la première fois depuis sa création en 2015, le supermarché en ligne néerlandais Picnic est rentable sur son marché domestique : « une étape importante pour nous », déclare le haut dirigeant Michiel Muller à Distrifood. Pour être clair, il s’agit d’un EBITDA positif, c’est-à-dire le cash-flow opérationnel ou le bénéfice brut avant intérêts, impôts et amortissements.
Les chiffres noirs sont dus aux investissements de l’entreprise dans la robotisation : le traitement des commandes est ainsi deux fois plus efficace. Jusqu’à présent, environ 30 % du volume de Picnic a été robotisé : ce chiffre devrait atteindre 100 % dans dix ans. Cela ne signifie pas pour autant que les bénéfices augmenteront de manière linéaire. Un bénéfice net n’est pas envisageable pour l’instant, car l’entreprise continue d’investir massivement dans son expansion.
Une tendance sous-jacente forte
M. Muller pense que Picnic est dans une position idéale pour profiter de la part de marché croissante du commerce électronique dans l’alimentation : elle passera de 8 à environ 15 % aux Pays-Bas et en Allemagne d’ici à 2030. « La tendance sous-jacente à l’achat de produits alimentaires en ligne est très forte ; nous n’avons pas grand-chose à faire. Et si vous avez déjà quelque chose qui fonctionne et qui bourdonne maintenant, vous aurez bientôt une très bonne position. C’est bien sûr ce que nous visons ».
Le dirigeant ne s’attend pas à voir arriver de nouveaux concurrents dans l’immédiat, car les investissements nécessaires sont très élevés. Dans la plupart des pays, il s’agit d’une course entre deux ou trois acteurs, avec par exemple Albert Heijn et Jumbo aux Pays-Bas, Rewe en Allemagne ou E.Leclerc en France.