En 2018 la division belge de Carrefour a essuyé une perte record de 55,6 millions d’euros, suite à la profonde restructuration menée par le retailer. Pour l’instant les hypermarchés ne montrent aucun signe de redressement.
Structurellement déficitaires
Selon le rapport annuel que vient de publier le retailer, la perte de Carrefour Belgium a atteint 55,6 millions d’euros en 2018, alors qu’en 2017 la division belge enregistrait encore un bénéfice net de 70 millions d’euros. D’après le journal De Tijd, ces chiffres rouges s’expliquent en grande partie par la profonde restructuration menée par le retailer : une réorganisation qui lui a coûté 110 millions d’euros en indemnités de licenciement et en fermetures de magasins. Carrefour a congédié 1012 employés. La restructuration pèsera également sur les chiffres de 2019, étant donné que les derniers licenciements ont eu lieu en juin, ainsi que la fermeture de l’hypermarché de Genk. Selon des chiffres semestriels récents, le chiffre d’affaires en Belgique continue de reculer.
Chez Carrefour les hypermarchés demeurent la pierre d’achoppement : ils sont déficitaires depuis des années et selon la direction la situation ne fait qu’empirer. La moitié des 40 hypermarchés est dans le rouge : ceci est dû au fait que pour les achats non-food les consommateurs passent souvent commande en ligne, tandis que pour les achats alimentaires ils préfèrent se rendre chez les discounters (Aldi, Lidl ou Colruyt) et dans les magasins de proximité de plus petit format.
Projets d’expansion
Pour remédier à la situation, le retailer opère des changements de cap, mais tout cela demande du temps et de l’argent. Ainsi bon nombre d’hypermarchés ont déjà été transformés en profondeur, avec davantage d’espace pour le frais, le bio et le food service. Les départements non-food sont réduits, l’organisation des magasins est revue et les caisses self-scanning contribuent aux économies de coûts. En outre le retailer conclut des accords de collaboration avec des partenaires externes, notamment la chaîne parapharmaceutique Medi-Market. Toutefois l’effet de ces interventions sur les chiffres ne sera pas perceptible dans l’immédiat.
Par ailleurs le groupe se focalise davantage sur les concepts de plus petit format, comme Market, Express et Carrefour Bio, lancé il y a peu. Dans les années à venir le retailer entend relever ses ambitions et ouvrir pas moins de 30 magasins par an. En contrepartie il devra en fermer régulièrement. En 2018 le retailer n’a ajouté que 8 magasins (en net) à son réseau, qui aujourd’hui en compte 794.