L’attention accrue à la santé entraîne une augmentation des ventes d’alternatives à la viande partout dans le monde. Mais la plupart de ces substituts sont de moindre qualité, estime Kevin Brennan, CEO de Quorn.
Concurrence croissante
Les consommateurs préoccupés par leur santé ont fait grimper la demande d’alternatives à la viande. C’est ce qu’affirme le CEO de Quorn dans une interview accordée à Foodnavigator. Selon lui, la consommation de viande est inutilement élevée et nuisible à la santé publique : « Les jeunes et les consommateurs plus qualifiés, en particulier, réduisent leur consommation de viande. Ils ne cherchent pas nécessairement à éliminer la viande, mais à adopter des habitudes alimentaires plus saines. » Bien que l’impact environnemental de la viande soit souvent évoqué dans les médias, la plupart des gens s’en préoccupent assez peu, même si la prise conscience augmente.
La demande croissante de produits végétariens n’a fait qu’augmenter la concurrence dans cette catégorie, d’où la difficulté de conquérir sa place dans les rayons ou de la conserver. « Mais la plupart d’entre eux fabriquent des produits assez pauvres », estime Brennan. La mycoprotéine, la composante de Quorn, parvient le mieux à égaler la texture de la viande et il y a encore moyen de faire mieux. Le processus de fermentation est simple et le fabricant y ajoute uniquement des aromatisants naturels.
Vision à long terme
Quorn se veut un fournisseur attrayant et tient à le rester en investissant dans la maque et la catégorie. « Nous sommes parmi les rares fabricants à investir fortement dans le marketing et le category management, au lieu de chercher à faire du gain rapidement, comme le font beaucoup d’autres dans cette catégorie. Nous investissons dans une vision à long terme. Nous nous préoccupons des dix à vingt années à venir et non pas de ce que nous allons gagner le trimestre prochain ou l’an prochain. » Telle est la philosophie d’investissement du propriétaire Monde Nissin : si les volumes augmentent, à terme le bénéfice suivra. C’est pour cette même raison que l’entreprise ne veut pas augmenter les prix et se contente de marges moins élevées.
Quorn investit 15% de son chiffre d’affaires net dans le marketing et consacre 12 millions d’euros par an à la recherche et au développement. L’équipe responsable de l’innovation se focalise sur l’amélioration du goût et de la texture des produits existants. D’autre part l’entreprise continue d’élargir sa gamme, notamment avec des produits pour petit-déjeuner, des alternatives à la charcuterie, saucisses, … . Outre un assortiment de base au goût de tous, le fabricant développe également des produits adaptés aux préférences locales. Actuellement Quorn réalise la majeure partie de son chiffre d’affaires dans des pays occidentaux, mais l’entreprise estime qu’il y a un gros potentiel en Asie et dans le reste du monde. « Nous constatons une tendance vers le ‘meat free’ de Sydney à Santiago. »