Pour les bonnes œuvres locales
De nombreux détaillants proposent des produits alimentaires à prix réduits lorsque ceux-ci approchent de la date de péremption. Il n’en reste pas moins que trois quarts des commerçants sont confrontés au moins une fois par semaine à des excédents alimentaires devenus invendables, indique une enquête du Syndicat Neutre pour Indépendants auprès de 426 magasins de proximité.
L’enquête révèle également que 27% de ces excédents alimentaires invendables, mais encore parfaitement consommables, sont offerts à des œuvres caritatives locales ou à des habitants du quartier qui ont du mal à joindre les deux bouts. « Logique, car les magasins de proximité sont très proches de la population locale », indique le SNI. En outre 22% est redistribué au personnel et aux clients, tandis que 35% aboutit dans la cuisine des exploitants eux-mêmes.
La crise entre en jeu
Rien d’étonnant à ce que les exploitants consomment eux-mêmes une partie des produits invendus : « Ce phénomène a toujours existé », affirme Christine Mattheeuws, présidente du SNI, dans Het Nieuwsblad op Zondag. « Mes parents exploitaient un magasin de quartier et bien souvent les produits qui ne se vendaient pas dans les délais, atterrissaient dans nos assiettes. »
Pourtant Christine Mattheeuws considère ce pourcentage comme assez élevé : « Nous pensons que la crise y est pour quelque chose. Les marges bénéficiaires sont sous pression. Alors pourquoi un commerçant jetterait-il des produits dont il a besoin dans le cadre privé, sachant que bon nombre de ces produits ‘périmés’ sont encore parfaitement consommables ? »
Une réglementation fiscale serait souhaitable
Par la même occasion l’organisation des indépendants demande à ce qu’une réglementation claire soit mise en place pour les PME qui redistribuent leurs excédents alimentaires, à l’exemple des grands supermarchés qui généralement collaborent avec les Banques alimentaires.
« Les grands supermarchés ne paient pas de TVA sur ces dons alimentaires. Toutefois cette réglementation n’est pas valable pour les épiciers et les supermarchés locaux, ce qui dès lors constitue un frein aux dons d’excédents alimentaires », estime le SNI.