La Jupiler 0,0% d’AB InBev semble remporter un franc succès. A la fin du mois, la bière sans alcool atteindra le volume des ventes annuel de son prédécesseur, la Jupiler NA. Le marché de la bière continue pourtant d’encaisser des revers.
Populaire en magasin
« Depuis le début de l’année et jusque fin avril, les ventes de la Jupiler 0,0% ont atteint un volume 2,5 fois plus important que celui des ventes de la Jupiler NA durant la même période de l’année dernière », précise le porte-parole Korneel Warlop d’AB InBev. C’est surtout en magasin que la bière se vend bien puisque près de 75% des ventes proviennent de la vente en magasin. Ce chiffre est nettement plus élevé que celui des autres marques de bières, même s’il est déjà possible de commander une Jupiler 0,0% dans près de 5.500 établissements horeca.
La part de marché des bières sans alcool d’AB InBev atteint les 83,5%. En plus de la Jupiler, l’entreprise commercialise des variantes sans alcool de la marque Hoegaarden. Cela reste pourtant relativement insignifiant : les bières sans alcool représentent seulement 2,2% du marché belge. En Allemagne, ce pourcentage atteint les 10,4% et en Espagne même les 17,7%. D’ici 2025, AB InBev souhaite que 20 pour cent du volume des bières vendues provienne de boissons avec une faible teneur en alcool et de boissons sans alcool.
La chute de la vente des bières
Pourtant, la vente de bières ne cesse de s’effondrer en Belgique. L’année dernière, 7,7 millions d’hectolitres de bières ont été vendues dans notre pays, une baisse de 3,3%. Ces 20 dernières années, la chute représente 1,4% en moyenne. Selon Jean-Louis Van de Perre, président de la Fédération des brasseurs belges, plusieurs facteurs ont contribué à cette forte baisse. « Les attentats du 22 mars ont eu un impact sur la vie économique et sociale dans notre pays et l’horeca en a fortement souffert. D’autre part, l’augmentation des accises décidée fin 2015 a également eu une influence, alors que le temps généralement mitigé n’a pas non plus permis de remplir les terrasses des établissements horeca », précise-t-il.
Ce sont les pils normales qui encaissent les coups les plus durs, leurs ventes ont baissé de 4,3%. Par contre, les bières de dégustation ont progressé de 3,5%. « Le Belge boit différemment aujourd’hui. Il s’oriente de plus en plus vers les bières spéciales, ce qui a un impact sur les volumes », selon Van de Perre. Puisque la pils représente encore 71% pour cent du marché, la baisse de ses ventes pèse plus lourd dans la balance.
L’exportation des bières poursuit sa progression : l’année dernière 14,1 millions d’hectolitres de bières ont été exportées à l’étranger, ce qui représente une augmentation de 8,1%. On a même enregistré une hausse de 16,1% des exportations vers les Etats-Unis, ce qui équivaut à 2,20 millions d’hectolitres. Les Pays-Bas et ses 2,32 millions d’hectolitres restent néanmoins le principal marché, et ce devant les Etats-Unis.