La récente rumeur d’une éventuelle fusion entre les chaînes britanniques Sainsbury’s et Asda vient d’être confirmée : l’accord a été finalisé. Le groupe sera désormais le plus grand au Royaume-Uni, mais aura du mal à détrôner Tesco sur le long terme.
Part de marché moindre que prévu
Deux jours après l’annonce de ‘discussions avancées’ entre les chaînes de supermarchés britanniques Sainsbury’s et Asda, les deux retailers viennent de confirmer qu’un accord de fusion a été conclu qui donnera naissance au plus grand groupe du secteur du retail alimentaire britannique. Tesco, qui récemment a repris le grossiste Booker, se voit ainsi reléguer à la deuxième place, tandis que les chaînes Aldi et Lidl, qui actuellement connaissent une forte croissance dans le pays, se voient quelque peu freiner.
Pourtant les analystes estiment que l’impact de la fusion sur le paysage du retail alimentaire britannique sera modéré : le nouveau groupe fusionné détiendra une part de marché de 23,3%, contre 22% pour Tesco. La différence n’est donc pas énorme et nettement moindre que prévue initialement, affirme GlobalData dans un communiqué de presse.
Fermeture de magasins
Reste à voir si le gendarme de la concurrence britannique acceptera la fusion telle quelle : le groupe fusionné pourrait être obligé de fermer une partie de ses magasins si géographiquement ils sont trop proches les uns des autres. Selon l’analyste Patrick O’Brien de GlobalData, « au moins 75 magasins des 2.800 au total devraient fermer pour cette raison », ce qui à son tour profiterait à Tesco : « Si des magasins Asda ferment leurs portes, la clientèle se tournera plutôt vers Tesco ou Aldi que vers des magasins Sainsbury’s des alentours ; c’est également valable pour les magasins Sainsbury’s qui seraient contraints à la fermeture. »
Outre un gain moindre que prévu en termes de parts de marché, les fermetures de magasins obligatoires pour finaliser la fusion entraîneront également des pertes d’emplois, en plus des jobs qui seront supprimés si la nouvelle entité procède à d’inévitables réorganisations et mesures d’économie. Pour l’heure l’on craint déjà la perte de milliers d’emplois en cas de fusion : Asda, plus petit que Sainsbury et donc moins influant dans la fusion, sera probablement le plus lourdement touché.
De plus, le choc provoqué par cette méga fusion ne se limitera pas au secteur du retail alimentaire : tant Sainsbury (avec l’e-tailer Argos), qu’Asda (avec la marque de vêtements George) sont solidement implantés dans d’autres secteurs. Du côté de la bourse la nouvelle a été accueillie favorablement : l’action de Sainsbury a d’ores et déjà bondi de 20%.