Les autorités britanniques de la concurrence craignent que la fusion entre le numéro deux et le numéro trois du Royaume-Uni, Asda et Sainsbury’s, n’entraîne une hausse des prix à la consommation et une diminution du choix offert aux consommateurs. Même la vente d’un grand nombre de magasins n’y changerait pas grand-chose.
Des conditions très strictes
Un accord aboutirait à la création d’un acteur de la grande distribution avec 2800 magasins, un chiffre d’affaires de 12 milliards de livres sterling (14 milliards d’euros) et une part de marché de 31,4%. Selon la Competition and Markets Authority (CMA), la fusion réduirait considérablement la concurrence, tant au niveau national que local. Elle pourrait pousser les acheteurs à être confrontés à la fois à une hausse des prix et à une baisse de la qualité et du choix, en ligne et dans les magasins physiques.
Par conséquent, les autorités de la concurrence affirment n’entrevoir que deux options. Soit l’opération est bloquée, soit les retailers concernés sont obligés de se défaire d’un nombre important de magasins. Toutefois, même une telle vente pourrait ne pas être un remède efficace, craignent les autorités de la concurrence qui pensent dès lors à des conditions exceptionnellement strictes. Les analystes de Barclays disposent de plus de détails. Il y aurait des chevauchements à 629 endroits et plus de 300 magasins devraient être vendus. De plus, tous les magasins à céder devraient être soit des magasins Asda, soit des magasins Sainsbury’s, et de préférence vendus à un seul acheteur. Une issue positive est dès lors très improbable.
La décision n’est toutefois pas encore définitive. Il s’agit d’une conclusion provisoire et les partenaires de fusion peuvent encore formuler une réponse officielle dans les semaines à venir. Et ils ont l’intention de le faire : un porte-parole de Sainsbury’s et Asda a déclaré que la CMA « est totalement ignorant quant au comportement d’achat des gens au Royaume-Uni aujourd’hui et à l’intensité de la concurrence dans le secteur des supermarchés. La fusion de Sainsbury’s et d’Asda se traduirait pas d’importantes économies de coûts, ce qui nous permettrait de réduire nos prix. »