En France et en Allemagne, le gouvernement veut interdire la shrinkflation. Ils considèrent comme trompeur le fait que des fabricants réduisent le contenu de leurs produits pour camoufler des hausses de prix.
Projet de loi
La ministre allemande de la protection des consommateurs, Steffi Lemke, souhaite lutter contre les hausses de prix cachées dans les supermarchés au moyen d’une nouvelle loi sur les emballages. Les emballages de même taille dont le contenu est réduit seraient interdits, de même que les emballages plus grands dont le contenu reste inchangé. Les consommateurs sont trompés, a déclaré la ministre au Handelsblatt. Elle estime aussi que c’est inacceptable du point de vue de la prévention des déchets.
En France, c’est le ministre de l’économie Bruno Le Maire qui souhaite imposer une interdiction. Il a immédiatement trouvé le soutien du Premier ministre Elisabeth Borne. À partir de novembre, ils veulent exiger que les producteurs indiquent toujours explicitement les changements de contenu sur l’étiquette. Le Premier ministre suit en cela l’exemple de Carrefour qui, depuis la semaine dernière, appose des autocollants sur les produits alimentaires dont le contenu a été modifié. La chaîne de supermarchés veut ainsi mettre en garde les consommateurs contre la shrinkflation.
Un projet de loi est en préparation dans les deux pays, mais les réactions ne sont pas uniformes. Dans les milieux libéraux surtout, on entend dire que la mesure est inutile, puisque le phénomène reste très limité, à en croire les producteurs eux-mêmes. Jean-Philippe André, directeur de la fédération française de l’alimentation (ANIA), a déclaré plus tôt qu’il s’agissait d’environ 0,2 % de l’offre de produits alimentaires.