La cession de la division margarine d’Unilever s’accélère. Les candidats repreneurs doivent soumettre une offre avant le 19 octobre. Les fonds d’investissement, en particulier, se montrent très intéressés.
Six à sept milliards
Grâce à la vente de la division margarine qui a été mise en route en début d’année, Unilever espère obtenir entre six et sept milliards d’euros. Les parties intéressées sont notamment des fonds d’investissement comme Blackstone, CVC et le fonds singapourien GIC. Par contre, les entreprises présentes dans le même secteur comme Dairy Krest ou Kraft Heinz n’auraient pas l’intention de soumettre une offre, peut-on lire dans FD.
Le repreneur final aura d’ores et déjà beaucoup de difficultés à gagner de l’argent grâce aux margarines. Selon une des parties, cela fait déjà des années que le marché des margarines est en baisse de 6% par an, alors qu’Unilever a déjà fortement réduit les coûts. Un repreneur devra donc d’abord investir dans l’innovation et le développement de produit avant de pouvoir engendrer d’importants bénéfices.
Un problème d’image
La margarine est confrontée à un problème d’image depuis plusieurs années. Longtemps, elle a été considérée comme étant une alternative au beurre, mais cela fait déjà quelques années que le consommateur retourne au beurre. Ceci est dû à croissance de la demande de produits naturels, alors que la margarine est considérée comme étant un produit artificiel.
« On perçoit un changement de positionnement positif face au statut sanitaire des graisses animales saturées. Le beurre en est un exemple très net. Plusieurs enquêtes et articles d’actualité prétendent que la consommation de graisses animales saturées n’est pas si nocive qu’annoncée précédemment », précise Richard Scheper, analyste produits laitiers chez Rabobank. Pour un repreneur, il est donc important que la margarine puisse à nouveau bénéficier d’une image plus saine.
Une consolidation
Est-ce encore possible ? Les margarines ont toujours représentées une partie importante d’Unilever et l’entreprise n’a pas réussi à lutter contre cette baisse de la demande. Le résultat d’une grande campagne de marketing est d’ailleurs extrêmement peu sûr. D’autre part, une image non-saine a pour conséquence que même les diminutions de prix n’ont que très peu d’impact sur les ventes.
Une réponse possible face au marché en baisse est d’augmenter l’efficacité, notamment par le biais de fusions. Pour l’instant, le marché de la margarine est dominé par une vingtaine de grandes entreprises comme Unilever, mais également Dairy Crest, Yidiz et Bunge. Une consolidation serait une solution au problème de surcapacité, mais notons que ce sont précisément les entreprises du même secteur qui ne sont pas intéressées par une reprise. La chance qu’un investisseur souhaite se lancer dans une consolidation du marché est extrêmement mince.