Les restaurants invisibles Keatz qui n’ont ni chaises ni tables, ont levé des fonds pour un montant de pas moins de 12 millions d’euros. Cet argent leur permettra de débarquer bientôt dans votre quartier – même si vous ne les verrez jamais.
Huit cuisines sous un même toit
Aujourd’hui, l’entreprise allemande Keatz compte déjà dix restaurants invisibles dans des villes telles que Berlin, Amsterdam, Madrid, Barcelone et Munich. Il s’agit d’établissements de restauration qui fonctionnent, mais il est impossible d’y réserver une table, ni même d’y entrer. Les ‘cloud kitchens’ comme on les appelle, ou les restaurants virtuels fonctionnent uniquement par l’intermédiaire de sociétés de livraison de repas telles que Deliveroo et UberEats. Ce sont des cuisines, rien de plus.
La cuisine Keatz type a une superficie de 100 à 200 mètres carrés et fournit des repas dans un rayon de un à deux kilomètres. Les repas sont spécialement conçus pour le transport et la livraison à domicile et l’emballage est également étudié pour garder les aliments au chaud, même si le trajet dépasse le quart d’heure, explique le co-fondateur Paul Gebhardt à TechCrunch.
De plus, les repas préparés dans les cuisines communes sont commercialisés sous huit noms de marques différentes. Chez Takeaway, les consommateurs peuvent donc commander des sushis et des tacos auprès de restaurants apparemment différents, sans savoir qu’ils ont été préparés dans la même cuisine.
Des repas conçus pour la livraison à domicile
Cette augmentation de capital de 12 millions d’euros va permettre à Keatz de déployer ses ‘cloud kitchens’ dans un plus grand nombre de villes et d’endroits en Europe. Keatz a déjà levé un total de 19 millions d’euros en capital investisseurs. Le poste vacant de ‘managing director Benelux’ est bien la preuve que l’opérateur de cuisine a également de grandes ambitions au Benelux.
« Nous pensons que la dernière partie non résolue de la livraison de nourriture se situe au niveau de la préparation de la nourriture elle-même », déclare Paul Gebhardt, co-fondateur de Keatz, à TechCrunch. « Le modèle d’affaires des restaurants classiques est très différent, l’expérience et l’emplacement y jouent un rôle clé. La nourriture est destinée à être consommée immédiatement. Jusqu’à présent, personne n’a conçu de repas en tenant compte du fait qu’ils doivent encore passer 15 minutes sur un vélo Deliveroo, généralement à l’envers dans un sac », semble-t-il.
L’entrepreneur croit également que les cuisines seront fortement automatisées à l’avenir : « Nos cuisines cloud existantes sont désormais beaucoup plus automatisées que les cuisines traditionnelles, allant des fours à convection connectés wifi au processus d’assemblage des aliments commandé par logiciel. Finalement, la préparation haut de gamme des aliments est un problème de production on-demand : un client commande un burrito chez UberEats et attend l’arrivée de son repas chaud 20 minutes plus tard. C’est un défi technologique que nous tentons de relever. »