Pour conquérir un marché sursaturé, il faut offrir plus pour moins cher, déclare le dirigeant de Jumbo, Frits van Eerd. Il ne cache pas son ambition : « Nous devons d’abord nous installer en Wallonie. Mais alors, bien sûr, la barrière de la langue pour atteindre la France n’existera plus. »
Satisfaction maximale des clients
« Si vous voulez conquérir un marché qui est déjà sursaturé, vous ne pouvez le faire qu’en proposant de meilleures offres pour moins cher. Si nos prix sont plus élevés que notre concurrent, ou que notre assortiment est plus limité, alors nous ne pourrons pas nous développer sur ce marché. Il en va de même pour les services », déclare le CEO dans un entretien accordé à De Volkskrant.
Selon ses propres mots, Frits van Eerd a trouvé l’inspiration en Amérique, où il a remarqué que les employés des magasins étaient très motivés : « Chez Jumbo, nous essayons vraiment d’atteindre la satisfaction client maximale. Je trouve cela fantastique quand un employé passe quinze minutes avec un client pour l’aider à composer un repas. D’autres marques se diraient : ça coûte de l’argent. »
Être meilleur qu’un discounter
Jumbo fonctionne différemment des autres chaînes de supermarchés : « Ils offrent soit un prix très bas, mais un assortiment très limité et peu de service, soit ils proposent beaucoup de services et un bel assortiment, mais à des prix élevés. Regardez Lidl et Albert Heijn, tout le monde sait ce que ces marques représentent. Nous avons l’assortiment d’Albert Heijn, le prix de Lidl, et offrons un meilleur service. Sur ces trois aspects, nous faisons mieux qu’une grande partie du marché. »
Bien que Jumbo ait la réputation d’être un discounter de haut niveau, le dirigeant veut changer cette perception : « Il ne s’agit pas d’une bouteille de coca à un prix défiant toute concurrence. Quand vous entrez dans un de nos magasins, j’espère que vous vous dites : voilà un lieu chaleureux, je ne suis pas dans un hangar avec des produits bon marché. »
« Aucune connaissance du secteur non alimentaire »
Lors de cette même interview, il a également évoqué la façon dont l’accord avec Hema a été réalisé : « Ah ça ! Nous allons simplement le faire. Les marges sont si faibles que c’est très facile de tout détruire, mais je préfère réfléchir à la manière dont cela peut fonctionner. » Le dirigeant avait souhaité acheter tous les Hema, mais il a finalement décidé de ne pas le faire : « Je n’ai aucune connaissance du secteur non alimentaire. » Il ne doute pas que cette collaboration sera un succès : « Tout le monde comprend qu’Hema est une très bonne marque avec des produits qui s’intègrent parfaitement dans nos rayons. »
À la question « Jumbo, s’installera-t-il bientôt, comme Hema, en Europe, en Allemagne, en France ou en Espagne ? », le dirigeant répond : « Je n’en ai pas la moindre idée. Bon après, dans cinq ans, nous voulons avoir ouvert une centaine de magasins en Belgique. Et si tout se passe bien, nous irons plus loin. Mais l’Europe – nous n’avons pour le moment que des magasins en Flandre. Il faut d’abord nous installer en Wallonie. Mais alors, bien sûr, la barrière de la langue pour atteindre la France n’existera plus. »