Jan Boone, directeur du biscuitier Lotus Bakeries, ne mâche pas ses mots concernant les négociations en cours avec les food-retailers : « Si un client ne veut pas accepter des tarifs plus élevés, nous ne libérons aucune capacité de production pour lui. »
Négociations constructives
Si Lotus Bakeries a encore publié lundi matin des résultats annuels plus qu’excellents, l’année 2022 s’annonce plus compliquée en raison notamment de la hausse des coûts des matières premières. Mais Lotus Bakeries est déterminée à répercuter ces hausses de coûts sur les supermarchés, a confirmé son CEO Jan Boone à De Tijd.
« Nous avons déjà trouvé un accord avec plusieurs clients. Nous sommes toujours en négociations avec d’autres. Les discussions sont plus difficiles avec certains. Mais aucun de nos produits n’a encore été retiré des rayons. Nous adoptons une attitude constructive avec tous nos clients. »
Selon Jan Boone, les food-retailers doivent accepter qu’un fabricant répercute l’intégralité de ses coûts : « Nos revendications sont justes », explique-t-il. « Nous avons besoin de prix plus élevés pour préserver nos marges bénéficiaires et investir. Si un client ne veut pas l’accepter, nous ne libérons aucune capacité de production pour lui. »
Lourdes accusations
C’est un langage étonnamment tranchant pour un dirigeant d’un grand producteur de biens de grande consommation. Leader sur le marché des biscuits et des snacks, Lotus Bakeries dispose certes d’une position de négociation solide, mais les retailers ne semblent pas hésiter à interrompre les commandes, y compris auprès de marques fortes, pour faire monter la pression.
Colruyt l’a par exemple fait dans ses différends avec Nestlé et Ferrero, le producteur de Nutella. Albert Heijn a également croisé le fer avec Nestlé, tandis que Jumbo est en conflit ouvert avec Kellogg’s. Il faut noter à cet égard que les différentes parties concernées ont parlé ouvertement des négociations dans les médias et n’ont pas hésité à porter de lourdes accusations. Les enseignes de supermarchés, en particulier, soupçonnent leurs fournisseurs de profiter de la situation pour augmenter leurs marges.