AB InBev a atteint des volumes records l’année dernière. Le brasseur Stella prospère également sur son marché d’origine belge grâce à l’accent mis sur les bières spéciales et haut de gamme.
Moins pendant la Coupe du monde
AB InBev a connu une année dynamique. Le chiffre d’affaires a augmenté de 11,2 % pour atteindre 57,8 milliards de dollars (54 milliards d’euros), principalement grâce à des hausses de prix, puisque le volume a augmenté de 2,3 % pour atteindre 595 millions d’hectolitres. Il s’agit néanmoins d’un volume record.
Sur le marché nord-américain, le producteur de Jupiler et de Leffe réalise aujourd’hui le plus gros chiffre d’affaires (plus de 16 milliards de dollars), mais c’est en Amérique du Sud que la croissance a été la plus forte (+28 %). Bien qu’AB InBev n’ait pas pu répercuter toutes les hausses de coûts, le bénéfice d’exploitation (EBITDA) hors effets de change a augmenté de 7,2 % pour atteindre un peu moins de 20 milliards de dollars.
Il est toutefois intéressant de noter que le premier brasseur mondial a vendu moins de bière au dernier trimestre, au moment même où la Coupe du monde de football se déroulait au Qatar. Là encore, c’est à cause de l’Amérique : en raison de la hausse des prix, les Américains ont bu moins de bière. Le volume a en fait diminué de 8,3 % en Amérique du Nord, tandis que les prix n’ont augmenté que de 2,5 %.
Stratégie haut de gamme
AB InBev ne craint toutefois pas que la tendance trimestrielle se poursuive cette année. Pour 2023, le groupe table sur un EBITDA en hausse de 4 à 8 %, dans la lignée de l’année dernière. Toutefois, la marge bénéficiaire sera encore diluée par l’inflation en cours.
Sur le front russo-ukrainien, le brasseur reste divisé : comme Heineken et Carlsberg, entre autres, AB InBev a promis de sortir de Russie, mais n’y est pas parvenu jusqu’à présent. Dans le même temps, la société annonce fièrement qu’elle a introduit Chernigivske, la bière ukrainienne la plus populaire, en Belgique l’année dernière et qu’elle a donné tous les bénéfices à l’aide humanitaire.
Sur le marché belge, AB InBev a constaté une reprise continue dans le secteur horeca en 2022, principalement grâce à une « concentration constante sur la stratégie de premiumisation ». Stella Artois y est considérée comme premium, avec une croissance à deux chiffres par rapport à 2021. Dans le retail, la part de marché a également grimpé grâce aux bières premium. « 2022 a été une année pleine de défis, mais la catégorie de la bière reste résiliente, » a déclaré Fabio Sala, président de InBev BeNeLux et France.