Depuis son lancement en 2020, My American Shop, boutique en ligne de spécialités américaines et asiatiques, a doublé ses ventes chaque année. Aujourd’hui, c’est au tour de l’Europe de passer à la moulinette. Le fondateur Antoine Libois voit également un grand potentiel pour les opérations B2B.
Une demande phénoménale
C’est un peu la version wallonne du rêve américain. Après un voyage familial à Chicago, Antoine Libois, 16 ans, a commencé à importer et à vendre des boissons gazeuses, des bonbons et des chips américains depuis sa chambre. Aujourd’hui, à 23 ans, il dirige une entreprise de commerce électronique comptant 50 employés, 2 500 produits, 200 000 clients et un chiffre d’affaires de plus de 10 millions d’euros. My American Shop livre déjà en Belgique, en France, aux Pays-Bas et au Luxembourg. Le reste de l’Europe devrait bientôt suivre.
Le fan d’Amérique a commencé par une boutique en ligne sur Shopifiy avec 150 à 200 références américaines introuvables ici, et en pleine période Covid a décidé de se lancer à fond. « Immédiatement, la demande a été phénoménale. Nous avons déjà dû déménager plusieurs fois. Nos deux dépôts de Nivelles, d’une superficie totale de 5.000 m², sont devenus trop petits donc nous devrons réfléchir à d’autres solutions. »
Nouilles, sauces et sodas
My American Shop fait ce que les détaillants traditionnels ne peuvent pas faire : « Les supermarchés n’offrent qu’un assortiment de base, une petite sélection d’une cinquantaine de produits. Chez nous, vous en trouverez deux mille. La commande moyenne chez nous est de dix produits. Nous sommes le spécialiste. » L’entreprise gère elle-même l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement : de l’importation à l’expédition en passant par la douane et le reconditionnement. « Nous étiquetons nous-mêmes les produits dans la langue du client. Pour l’expédition, nous travaillons avec des partenaires tels que PostNL, bpost, Mondial Relay… »
Aux produits américains se sont rapidement ajoutés des produits asiatiques, qui sont également très demandés. Les nouilles instantanées asiatiques, les sauces barbecue et la vaste gamme de boissons font partie des succès de l’assortiment. « Nombreux sont ceux qui apprécient les sodas américaines aux saveurs particulières. Fanta fraise ou ananas sont de véritables best-sellers chez nous. Après tout, Fanta ne les propose pas en Belgique ou en France. »
Rapidité et agilité
Avec des produits à la mode, l’e-tailer est plus susceptible d’attirer les jeunes, tandis que des produits plus traditionnels s’adressent à un public plus âgé d’expatriés ou de personnes qui ont appris à connaître les produits en voyageant.
La force de My American Shop réside dans son utilisation des médias sociaux comme outil de marketing. « Nous avons 200 000 followers sur TikTok, 100 000 sur Instagram, 130 000 sur Facebook et nous travaillons avec des influenceurs. Nous suivons et créons la hype. Nous sommes rapides et agiles, c’est dans la culture de cette entreprise. » De son ambition, Antoine Libois ne cache pas : « Nous voulons devenir le leader européen du marché des produits ethniques. C’est notre vision : soit nous devenons le leader, soit nous ne le font pas. »
Le commerce b2b comme levier
L’entrepreneur qualifie la Belgique de « hub incroyable pour le commerce électronique ». Et ce, alors que de nombreuses entreprises belges se plaignent des coûts élevés qui entravent le commerce électronique ici. « Se plaindre ne mène nulle part », estime-t-il. « Il faut aller de l’avant. Nous avons dans notre conseil d’administration Jérôme Gobbesso, cofondateur de Newpharma. Eux aussi ont démarré à partir d’un dépôt à Liège. Pourtant, ils ont réussi à croître d’année en année, passant de zéro à 150 millions d’euros en moins de huit ans. Alors qu’ils auraient pu s’installer de l’autre côté de la frontière, à seulement 20 minutes de chez eux. Nous nous inspirons en partie de leur modèle pour faire de même ».
L’un des leviers de la croissance future sera l’expansion d’une activité business-to-business. « Nous recevons de plus en plus de demandes de la part de clients professionnels qui souhaitent pouvoir proposer ces produits en tant que « in & out ». Ce faisant, nous accédons à un marché encore plus vaste que le marché actuel. Il ne s’agit plus de dizaines, mais de centaines de millions d’euros. »