Heineken enregistre une croissance à deux chiffres grâce à des bières plus chères et à la reprise après le coronavirus. Néanmoins, la société mère de Alken Maes met en garde contre une forte hausse des prix cette année en raison de l’inflation.
Bénéfices à nouveau en hausse
Le géant hollandais de la bière se remet bien après l’année de coronavirus 2020 catastrophique : l’an dernier, le chiffre d’affaires a augmenté de pas moins de 11,8 %, principalement en raison de l’augmentation des prix et de la « premiumisation ». Les consommateurs ont préféré les bières premium plus chères, comme la Affligem et la marque IPA Lagunitas. Le volume a augmenté de 4,6 %, représentant 231 millions d’hectolitres de bière. En Europe, le groupe brassicole a vendu 3,8 % de bière en plus, principalement en raison de l’assouplissement des mesures coronavirus au dernier trimestre.
Au début de l’année dernière, le PDG, Dolf van den Brink, a annoncé un programme radical pour réduire ses coûts de deux milliards d’euros. Pas moins de 8 000 emplois, soit environ un dixième de l’ensemble des emplois, seraient supprimés. Aujourd’hui, cet assainissement est en bonne voie et 1,3 milliard d’euros ont déjà été économisés. Résultat : le bénéfice d’exploitation est déjà presque revenu au niveau d’avant la pandémie. Alors que le bénéfice brut avait chuté de 49,4 % en 2020, il a de nouveau augmenté de 43,8 %. Le bénéfice net s’est établi à 2,04 milliards d’euros, contre 200 millions d’euros en dessous de zéro l’année précédente.
Boirons-nous moins de bière en 2022 ?
Malgré un bénéfice d’un milliard de dollars, Van den Brink met déjà en garde contre une augmentation significative des prix en 2022. Heineken prévoit une augmentation des coûts de production d’environ 15 % en raison de l’inflation élevée et de la pression continue sur la chaîne d’approvisionnement. Les prix des matières premières, de l’énergie et des transports sont particulièrement en hausse, selon le deuxième brasseur mondial. Heineken n’a d’autre choix que de compenser par des prix plus élevés, « ce qui peut entraîner une baisse de la consommation de bière », admet Van den Brink.
À plus long terme, le groupe brassicole veut se concentrer sur le renouvellement de son portefeuille de marques et de produits, sur la transformation numérique et sur les acquisitions. Heineken acquiert le brasseur indien UBL et renforce sa position en Afrique du Sud avec l’acquisition de Distell, un distributeur et producteur de cidre et de spiritueux.