La transformateur de fruits et légumes Greenyard a vu reculer tant son chiffre d’affaires que son bénéfice. Afin de réduire ses lourdes dettes l’entreprise a mis en place une équipe de transformation et discute avec les banques.
« Nouvelle méthode de travail »
Au dernier trimestre de 2018 le chiffre d’affaires a chuté de 4,5%, annonce Greenyard Foods. Le bénéfice brut opérationnel (rebitda) est inférieur aux attentes et se situera aux alentours de 60 à 65 millions d’euros sur l’ensemble de l’exercice 2018-2019, donc nettement moins que les 80 à 85 millions d’euros prévus auparavant.
Le groupe dit être sous pression permanente de la grande distribution, principalement en Allemagne et sur son marché domestique belge. Les supermarchés continuent d’exiger des prix bas, tout en exigeant une qualité toujours supérieure, provoquant ainsi une hausse des coûts et la destruction de produits.
C’est pourquoi Greenyard entend devenir un partenaire intégré verticalement pour le retail, tant pour le frais que pour le surgelé : l’entreprise se dit convaincue que « le marché des fruits et légumes de l’avenir sera géré plus efficacement par un nombre limité de grands acteurs collaborant étroitement avec leurs clients ». A court terme ce modèle de partenariat entraînera des défis et nécessitera « une nouvelle méthode de travail », mais cela permettra d’améliorer les marges – qui chez Greenyard sont très faibles – sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
Plan de redressement avec actions directes
De plus l’an dernier le producteur de fruits et légumes a connu quelques revers internes : suite à une contamination à la bactérie listeria dans une usine hongroise du groupe, qui avait provoqué la mort de neuf personnes, Greenyard s’est vu contraint de rappeler un grand nombre de produits et de fermer certaines lignes de production, afin qu’elles puissent être contrôlées et décontaminées. Les rappels de produits ont coûté 30 millions d’euros Greenyard.
Afin de réduire son endettement Greenyard a déjà cédé sa division de terreaux fin 2018, mais cela ne semble pas suffisant vu les résultats décevants. Une équipe de transformation a été mise en place sous la houlette de Marc Zwaaneveld, qui rejoint la direction. Il aura pour mission d’élaborer un plan de redressement avec des actions directes. Une réorganisation impliquant des économies n’est donc pas exclue.
En outre Greenyard va entamer des discussions avec les banques dans les prochains jours afin d’examiner les options. L’entreprise envisage une augmentation de capital et éventuellement d’autres désinvestissements, indique le propriétaire Hein Deprez dans le journal De Tijd : « Pas d’activités clés ou de divisions entières, mais plutôt des opérations de vente et de leaseback dans l’immobilier », précise-t-il.