Les parts de marché sont surestimées
La recherche permanente du prix le plus bas fait rage, particulièrement en France. Les distributeurs se livrent un combat acharné pour ressortir vainqueur des comparaisons de prix, principalement Leclerc : « J’ai du respect pour nos concurrents mais je n’adhère pas à toutes leurs méthodes », indique Plassat.
« Tout le monde parle d’indices de prix et de parts de marché. Tous les jours, toutes les semaines, tous les mois. Ça n’a pas de sens. Cette course à la puissance ne séduit plus personne, les jeunes la rejettent et les anciens sont fourbus », explique Plassat. Il estime toutefois que Carrefour ces dernières mois a considérablement amélioré son image-prix, mais pour lui ressortir vainqueur des comparateurs de prix n’est pas un but en soi.
« Le prix doit aujourd’hui reconnaître la valeur ajoutée de chacun », estime Plassat. « Regardez le prix du lait. Il faut sortir de la crise. Quel consommateur réfute l’idée de payer son lait 2 centimes de plus au litre s’il sait que les agriculteurs qui le produisent vont vivre décemment de leur métier? »
Selon Plassat une baisse des prix ne va pas nécessairement de pair avec une hausse des volumes. « On ne va pas se gaver de pommes parce que leur prix a baissé de 0,20 € au kilo! … mais cela a néanmoins entraîné une surcapacité de production. L’embrasement concurrentiel banalise l’acte de consommation. »
Carrefour a renforcé sa stratégie et accorde davantage de pouvoir décisionnel aux responsables locaux des hypermarchés français. Ils décident eux-mêmes de l’importance réservée aux produits saisonniers et promotionnels.
Par ailleurs Carrefour souhaite optimaliser la chaîne d’approvisionnement, la gestion du stock et l’informatique. Tout ceci devrait contribuer à augmenter la la marge opérationnelle en France.
Traduction : Marie-Noëlle Masure