L’entrepreneur Hein Deprez vient à peine de ramener son entreprise Greenyard vers des eaux plus calmes qu’il doit affronter une nouvelle tempête. Le plan visant à sortir la société Fruit Farm Group de son surendettement se heurte à une résistance farouche.
Urgence
Hein Deprez n’a pas réussi à réunir un soutien suffisant pour un rééchelonnement de la dette au terme de laquelle les détenteurs d’obligations ne récupéreraient que 10,5 % de leur investissement, rapporte De Standaard. Dans le meilleur des cas, ils obtiendraient 16,5 % sur quatre ans.
Le temps presse pour Fruit Farm Group, qui a bénéficié d’une protection contre ses créanciers ces six derniers mois. Avec la disparition de ce bouclier, tout créancier pourrait en principe demander la faillite. Mais personne ne semble vouloir jouer à ce jeu pour l’instant.
Ironiquement, c’est l’injection récente de capital dans Greenyard par Marc Coucke – qui a dissipé la majorité des inquiétudes concernant l’endettement de cette société – qui pénalise aujourd’hui Hein Deprez. De nombreux détenteurs d’obligations de Fruit Farm Group pensent que l’opération a procuré à Hein Deprez les marges de manœuvre financières nécessaires pour faire un effort supplémentaire pour son groupe de plantations. Le cours de l’action de Greenyard s’est en effet inscrit en forte hausse, ce qui, sur papier, a accru considérablement la fortune de Hein Deprez.
Superficie réduite
Fruit Farm Group n’est plus la même entreprise qu’en 2014, quand les investisseurs ont souscrit en masse à un emprunt obligataire de soixante millions d’euros apparemment très attractif avec son taux d’intérêt de 5,75 %. Plusieurs problèmes ont réduit la superficie exploitée au Brésil, en Turquie, en Uruguay et en Afrique du Sud de 5700 hectares à 2031 hectares aujourd’hui. Il ne reste plus grand-chose de l’ambition de Hein Deprez, qui voulait faire de son entreprise un acteur d’envergure mondiale capable de rivaliser avec des géants comme Chiquita .
La dernière tentative entreprise par Hein Deprez pour relancer Fruit Farm Group en vendant Alara Tari, son producteur turc de cerises et de figues, s’est soldée par un fiasco. Depuis, la société doit sa survie à un prêt de Patronale Life, une petite compagnie d’assurance vie qui avait souscrit à l’obligation pour 5 millions d’euros.
Prolongation du délai d’acceptation du plan de sauvetage
Patronale Life est désormais favorite pour le rachat des parties saines de Fruit Farm Group. Une première tentative de sceller l’accord s’est toutefois heurtée à un refus du juge, malgré l’appel interjeté par Hein Deprez. La « proposition ultime » d’un lourd rééchelonnement de la dette est à présent sur la table.
Quelle pourrait être la suite ? Fruit Farm Group décidera prochainement s’il prolonge la période d’acceptation du plan de sauvetage afin de tenter convaincre les détenteurs d’obligations. Selon De Standaard, Hein Deprez serait relativement confiant dans sa capacité à réunir un soutien suffisant autour de son plan. Il a besoin de l’aval de 75 % des détenteurs d’obligations.