En France, la crise du coronavirus a entraîné une augmentation du chiffre d’affaires des détaillants alimentaires allant jusqu’à 21,5% au mois de mars. Les principaux bénéficiaires de cette croissance sont les boutiques en ligne et les supermarchés ; les hypermarchés et les hard discounters ont quant à eux perdu des parts de marché.
La proximité est un atout
Entre le 24 février et le 22 mars, les ventes de produits de grande consommation dans les hypermarchés et supermarchés français ont augmenté de 21,5%, indique dans une mise à jour le cabinet d’étude de panel de consommateurs Kantar Worldpanel. Les Français ont fait leurs courses plus souvent (la fréquence a augmenté de 8%), en remplissant davantage leurs chariots (les dépenses par chariot ont augmenté de 12%). Les semaines 11 et 12 en particulier ont été marquées par une augmentation explosive : en France, les mesures pour combattre le coronavirus ont également provoqué une vague de thésaurisation.
Pourtant, ce changement radical dans le comportement d’achat des consommateurs n’a pas profité à tout monde : ceux qui n’ont pas investi en ligne sont laissés pour compte. Le nombre d’achats en ligne a grimpé de plus de 50% au cours de cette période. 20% des ménages ont fait leurs courses en ligne, contre 11% au cours de la période précédente. Par conséquent, la part de marché des ventes en ligne a augmenté de 1,2%, atteignant ainsi 7,7 %. Les supermarchés ont vu leur part de marché augmenter de 1,4% pour atteindre 26,1%. Les magasins de proximité ont bénéficié d’une légère augmentation, mais la part de marché des hypermarchés est passée de 51,8% à 49,5%, et celle des hard discounters de 11,2% à 10,6%.
Concrètement, les chaînes de supermarchés Intermarché (+ 0,8%) et Système U (+ 0,6%) ont gagné le plus de parts de marché. La proximité semble être un avantage de taille en période de confinement : les deux chaînes disposent d’un vaste réseau de magasins avec des points de ramassage. Le leader du marché, E.Leclerc, stagne ; les hard discounters ont constaté que, dans ce contexte, l’absence de services en ligne est un handicap majeur.