Hausse spectaculaire du lait entier et du lait chocolaté
En 2012 la production de lait de consommation en Belgique a atteint environ les 833 millions de litres. Il s’agit d’ une hausse de plus de 10% par rapport à 2011. C’est ce qui ressort des chiffres publiés par le département Statistique du SPF Economie.
Malgré une légère baisse (-0,3%), le lait demi-écrémé représente plus de la moitié du lait de consommation produit en Belgique. Le lait entier (+21%) et le lait chocolaté (+55%) marquent les plus fortes hausses. « Ces hausses remarquables s’expliquent probablement par une plus grande spécialisation internationale des producteurs de produits laitiers », selon le SPF Economie.
Le volume de production de produits laitiers frais (tels que le yaourt, les boissons à base le lait fermenté, la crème et les desserts) s’élève à 582.000 tonnes, soit une progression de près de 10% par rapport à 2011. Alors que la production de yaourt a diminué de 10%, la production de desserts lactés par contre a augmenté de près de 72%. « Ainsi la part des desserts dans la production laitière a progressé de 7 à 11%. »
La production de fromage (+1,1%) et de beurre (+1,8%) est en légère hausse, alors que le lait en poudre est en recul de 3,6%. La production de glace est restée stable.
Un chiffre d’affaires de 4,4 milliards d’euros
« 2012 fut une année assez favorable pour l’industrie laitière belge », confirme Renaat Debergh, administrateur délégué de la Confédération Belge de l’Industrie Laitière, dont l’assemblée générale a eu lieu vendredi dernier à Grimbergen.
La CBL indique qu’en 2012 l’industrie laitière belge a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 4,4 milliards d’euros, soit une baisse de 5% par rapport à 2011. Toutefois ce recul s’explique entièrement par la diminution du prix du lait, qui à son tour est la conséquence de l’excellente année 2011, qui a connu une forte hausse de la production laitière.
« Durant l’été les Etats-Unis ont été touchés par une forte sécheresse, d’où une baisse de l’offre et une augmentation du prix du lait. Pour 2013 nous nous attendons à un bon prix », explique Renaat Debergh.
Plus de 60% du chiffre d’affaires de la production laitière a été exporté vers l’étranger : le reste de l’Europe, l’Afrique, l’Arabie saoudite et – pour la première fois – de plus en plus vers la Chine. « Il y a quelques années l’exportation de lait frais d’Europe vers la Chine était inexistante », affirme Jef Mottar, directeur général d’Inza, la division de lait de consommation du groupe Milcobel. Depuis un an environ les choses ont changé. La Chine a été secouée par un scandale laitier : on a détecté dans le lait une substance toxique, la mélamine, qui a même provoqué des décès.
« Depuis les Chinois n’ont plus confiance dans leurs produits laitiers et le lait provenant d’Europa – également de Belgique – est très prisé. L’énorme demande de lait en poudre européen pour bébés, avec pour conséquence des rayons vides dans les magasins, en témoigne également », ajoute Jef Mottar.
Une production laitière durable
Ces dix dernières années l’émission de CO2 pour la production d’un litre de lait a pu être réduite de 20%, de 1,28 kg de CO2 à 1,02 kg de CO2. « Aujourd’hui il faut moins de vaches pour produire la même quantité de lait, et ce grâce aux avancées génétiques », explique le patron de la CBL Renaat Debergh. « L’amélioration de l’alimentation animale, ainsi que la réduction de l’utilisation d’engrais chimiques ont permis de diminuer l’empreinte carbone du lait. »
Le secteur laitier a également annoncé qu’il avait décidé d’intensifier ses efforts, non seulement au niveau du CO2, mais également au niveau de la consommation d’eau et d’énergie. Un programme de durabilité a été mis sur pied et sera déployé d’ici 2014.
Traduction : Marie-Noëlle Masure