Colruyt sait à nouveau ce que c’est de gagner en Belgique: la part de marché dépasse les niveaux d’avant Covid, les bénéfices vont plus que doubler. Néanmoins, le détaillant se prépare à une vague de violence promotionnelle à venir.
« Plus pertinent que jamais »
Entre avril et août, la part de marché des formats alimentaires de Colruyt Group a augmenté de plus d’un point de pourcentage pour atteindre 32,2 %, alors qu’elle avait également légèrement augmenté au cours de l’exercice précédent, passant de 30,8 % à 31 %. Le détaillant repasse ainsi au-dessus des niveaux pré-Covid en termes de part de marché : pour l’exercice 2019/20, elle était de 32,1 %. Avec l’inflation continue des denrées alimentaires, la garantie du prix le plus bas est plus pertinente que jamais, déclare le directeur de l’exploitation Jo Willemyns. Colruyt a publié ces chiffres lors de son assemblée générale mercredi soir.
L’entreprise avait d’autres bonnes nouvelles à annoncer. Ainsi, ces derniers mois, Colruyt a pu répercuter plus facilement les hausses de prix, comme le font également ses concurrents. En conséquence, les bénéfices de l’exercice en cours augmenteront d’au moins 50 %, prévoit le président Jef Colruyt. Néanmoins, le détaillant se prépare : après une longue période de pression promotionnelle historiquement faible, les promotions reprennent depuis quelques semaines. « Il y a beaucoup de violence promotionnelle qui nous attend, mais nous y répondrons de manière appropriée ». En outre, les concurrents réduisent les prix des produits de base.
Problème du coût salarial
L’acquisition de 57 supermarchés Match et Smatch permettra à Colruyt d’accroître sa part de marché. Le détaillant ne dit rien du prix d’acquisition, mais consacre 100 millions d’euros supplémentaires à la transformation des magasins. L’argent provient de la vente de ses parcs éoliens Parkwind.
L’administrateur délégué Stefan Goethaert souligne la grande différence de coût salarial entre la Belgique et les pays voisins : « Nous sommes toujours le seul détaillant alimentaire belge, mais ce n’est pas toujours facile pour nous. Nous constatons également que de nombreuses entreprises construisent des entrepôts aux Pays-Bas, alors qu’il ne se passe pas grand-chose en Belgique. Nous voulons continuer à approvisionner nos magasins à partir de la Belgique. »
Il réitère également ses réserves quant aux différentes commissions paritaires dans le commerce de détail belge, suivant le plan d’avenir de Delhaize : après tout, dans les 128 magasins franchisés, les coûts de main-d’œuvre diminueront. « Les différences salariales peuvent aller jusqu’à 30 % pour un travail identique. Ce n’est pas viable ». Colruyt demande une simplification de cinq à deux commissions paritaires, mais les négociations à ce sujet ne progressent pas. « Le gouvernement peut certainement prendre une initiative pour résoudre ce problème », a déclaré M. Goethaert.