Après onze semaines, l’action de grève qui a paralysé quatre usines américaines de Kellogg’s est terminée. La lutte a été âpre, mais un accord a été trouvé et les 1 400 grévistes ont pu reprendre le travail. La direction avait pourtant menacé de les licencier.
« Aucune concession »
Cela aura été l’un des conflits sociaux les plus longs et les plus violents de l’année aux États-Unis, mais la grève de près de trois mois a pris fin chez Kellogg’s. Les employés de quatre usines de cornflakes ont conclu une nouvelle convention de travail provisoire. Tout le monde reprendra le travail durant dans la semaine du 27 décembre.
Le 5 octobre, 1 400 travailleurs s’étaient mis en grève afin de protester contre les temps de travail et les projets de la direction d’introduire un système plus strict à deux échelons pour les nouveaux travailleurs. Les grévistes dénonçaient des journées de 16 heures, parfois pendant plusieurs semaines, depuis le début de la pandémie. La décision de la direction de restreindre plusieurs avantages sociaux (dont l’assurance hospitalisation) pour les employés avec moins d’ancienneté a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Après que plusieurs propositions ont été rejetées par le personnel, il est maintenant question d’une augmentation de salaires de 1,1 dollar par heure et de défraiements supplémentaires. Le système à deux échelons est cependant maintenu : les nouveaux travailleurs seront moins bien payés et bénéficieront de moins d’avantages que les anciens, mais ils pourront accéder au niveau supérieur plus rapidement. Kellogg’s s’est également engagée à ne fermer aucune usine au cours des cinq prochaines années. « Cet accord profite à tout le monde et ne renferme aucune concession, quelle qu’elle soit », a déclaré fièrement le président du syndicat, Anthony Shelton, à NPR.
Pas de licenciements
Il y a quinze jours, la direction a annoncé qu’elle allait « remplacer définitivement » – c’est-à-dire licencier – 1 400 grévistes. Cette décision avait toutefois fait l’objet de vives critiques, notamment de la part du président Joe Biden. Finalement, aucun gréviste n’a été remplacé et tous se sont vu offrir un nouveau contrat de cinq ans. Les employés à temps plein embauchés pendant la grève occuperont des postes actuellement vacants.
Le marché du travail américain s’est brutalement tendu l’an dernier. Le nombre de postes vacants atteint un niveau record (trois pour deux chômeurs) et des pénuries de main-d’œuvre se déclarent un peu partout. Dans ces conditions, il est plus aisé aux travailleurs de faire valoir leurs revendications : on a ainsi dénombré plus de 240 grèves depuis le début de l’année dans un pays où les syndicats ne sont normalement pas aussi forts.